Il est évident que la France doit revoir sa copie en matière de lutte contre le terrorisme en Afrique. Car, jusque-là, la seule constante connue, c’est la ferme opposition à toute négociation avec les terroristes. On se rappelle encore la déclaration du président français, Emmanuel Macron, dans un entretien avec l’hebdomadaire Jeune Afrique : « Avec les terroristes, on ne discute pas. On combat ». Cependant, les accords d’Alger en 2015 entre le pouvoir central malien, les groupes armés pro-Bamako et l’ex-rébellion à dominante touareg du Nord du Mali, prévoient un dialogue avec certains groupes politiques et autonomistes, en excluant toute négociation avec les groupes liés à Al-Qaïda au Maghreb Islamique (Aqmi) ou à l’Etat Islamique (EI). Etait-ce là un début de reconnaissance de la nécessité de négocier avec les groupes terroristes ? La position officielle de la France peut-elle évoluer à cet effet ? En tout état de cause, il est nécessaire de trouver une solution afin d’éviter que l’opération Barkhane ne continue de s’enliser profondément dans le sable inhospitalier du Sahel. Cela dit, la France doit se rendre à l’évidence que la véritable solution est d’aider les pays du G5 Sahel à s’autonomiser en matière de lutte contre le terrorisme. Toute vision allant dans cette direction aura des chances d’aboutir.
Le Sahel avec lepays.bf