Ville de Moussoro: des difficultés pour le fonctionnement de l’hôpital provincialVille de Moussoro: des difficultés pour le fonctionnement de l’hôpital provincial

User icon Par Ibrahim Adam


Le chef du département de la santé publique et de la solidarité nationale a effectué une visite inopinée à l’hôpital provincial de Moussoro ce 21 décembre vers 6 heures pour voir dans quelles conditions le personnel, les patients ainsi que les matériels sont gérés.


Lors de cette visite inattendue aucun service n’a échappé au ministre de la santé publique et sa délégation. Dr Abdoulaye Sabre Fadoul, s’est rendu au laboratoire, la pharmacie, la salle d’accouchement, la pédiatrie, la médecine, le service des urgences et les magasins. Dans chaque service, le ministre pose des questions pour s’enquérir de l’état des lieux. Mais grande est sa surprise lorsque le directeur de l’hôpital Mahamat Fadiar Malam Moussa lui fait comprendre que le lit sur lequel se font les opérations chirurgicales est hors usage. « Ce lit coûte combien ? Pourquoi vous n’avez pas payé un autre ? Et pourtant vous venez d’avoir une subvention de 50 millions, il y a moins d’un mois? » A ces questions le directeur tente de se justifier. Selon lui, les dépenses sont engagées pour payer les matériels bureautiques et les subsides alimentaires pour les malades. Une réponse qui ne convainc pas le ministre qui a demandé que séance tenante ce qui reste dans la caisse. Nouvelle tergiversation du directeur qui annonce à son ministre que sur les 50 millions de la subvention, il ne resterait que quatre ou cinq millions. Une réponse qui a le don d’irriter Dr. Abdoulaye Sabre Fadoul qui veut savoir la destination des 45 millions, volatilisés en moins d’un mois. Motus et bouche cousue. Le ministre l’ordonne de lui apporter des justificatifs immédiatement. Au magasin de stock de médicaments le constat est encore plus alarmant. Le ministre Abdoulaye sabre est tombé de nu. Il a constaté que les climatiseurs ne fonctionnent pas et les produits médicamenteux sont complètement couverts de poussière. « C’est dans ces conditions que vous conservez les médicaments ? », s’étonne le ministre. Au service de la maternité, de la pédiatrie et de la médecine Abdoulaye Sabre Fadoul a échangé avec les malades sur leur état de santé et comment sont-ils pris en charge. Après avoir fait tout le tour de l’hôpital, une réunion d’urgence est convoquée avec tout le personnel. Occasion pour le ministre d’encourager le personnel pour le travail fait pour sauver la vie des patients et témoigner sa reconnaissance envers eux. Il a lors de cette rencontre remonté la bretelle aux responsables de mettre les matériels à la disposition des techniciens pour qu’ils fassent leur travail. « Je ne suis pas injuste, mais rigoureux sinon très rigoureux parce que j’aime le travail bien fait », avertit le patron de la santé publique et de la solidarité nationale aux corps soignants de Moussoro.
A la pédiatrie, le ministre a trouvé Achta Hamit Idriss, trente ans révolu, les yeux larmoyants a cause de sa fille née il y a quatre mois avec une malformation congénitale à la tête. Malgré les dépenses engagées à N’Djaména qui s’élèvent à plus de huit cent mille FCFA, dame Achta dit que sa fille n’a pas recouvré sa santé, c’est pourquoi, elle préfère rentrer comme il n’y a pas de moyens, explique-t-elle d’une voix pitoyable au ministre. Dr. Abdoulaye Sabre a instruit les médecins de lui dresser un rapport pour que la fille soit évacuée à N’Djamena pour sa prise en charge.

Baoukoula Bienvenu, de retour de Moussoro