

Le criquet fait désormais, partie des produits commerciaux au Tchad et surtout à N’Djaména, la capitale tchadienne. Le business autour de la « filière criquet » fait le bonheur de plusieurs femmes tchadiennes.
A N’Djaména, elles sont nombreuses ces femmes exerçant avec fierté la vente de criquets frits. Elle est devenue une activité génératrice de revenus. Pour s’en rendre compte, il suffit de faire un tour soit au marché de Dembé, dans le 7ème arrondissement municipal ou au marché à mil, dans le 3ème arrondissement pour découvrir l’engouement, surtout de femmes et des jeunes garçons autour de ce business. Devenu de plus en plus un produit de forte consommation et entrant dans les habitudes alimentaires des Tchadiens surtout des N’Djaménois et des Tchadiens de la diaspora, le criquet occupe aussi une place importante dans le commerce informel dans notre pays. Aujourd’hui, ce sont des centaines de personnes, surtout des femmes qui s’adonnent à ce commerce. Sur plusieurs artères de N’Djaména, notamment aux alentours des différents marchés, bars, alimentations, on constate un nombre important de vendeurs détaillants. Si les marchés de l’intérieur sont ravitaillés localement de ce produit, c’est-à-dire, par les villages environnants, la capitale, elle, est approvisionnée par les commerçantes grossistes qui l’achètent de l’intérieur. Les provinces les plus reconnues dans la fourniture de ce produit sont le Lac, le Mayo-Kebbi Est et le Chari Baguirmi. Dans ces localités, les criquets sont capturés à mains nues ou avec des filets, par les femmes et les enfants. Et la période la plus propice, c’est pendant le froid surtout que cela coïncide avec la récolte. « Nous ne savons pas d’où viennent exactement ces criquets mais selon les informations que nous avons reçues, qu’ils viennent de l’Afrique de l’Ouest et de l’Est. Ce qui importe, c’est que nous en trouvons toujours à capturer en quantité », déclare une jeune revendeuse. Chaque jour, ce sont des dizaines de véhiculent qui entrent à N’Djaména remplis de sacs de criquets. « Le cours du criquet par sac fluctue. Tout dépend de la période. Nous arrivons à nous en sortir. Sur le sac, on peut gagner 15 à 20 mille francs CFA. Et par jour, avec un peu de chance, certains peuvent vendre jusqu’à six sacs », confie Assabaksou, un vendeur.
Cependant, le criquet n’est pas seulement mangé à N’Djaména ou dans les provinces du pays mais aussi par les Tchadiens de la diaspora. Naïma, la quarantaine témoigne qu’elle prépare les criquets frits bien aromatisés que beaucoup de Tchadiens résidant à Paris commandent avec elle. « C’est un travail qui prend du temps voilà pourquoi on en revend un peu cher. Il faut deux à trois heures pour enlever les ailes une à une. Après cette étape, il faut mettre de l’huile au feu, les oignons, du piment, de l’arôme et bien d’autres ingrédients qui concourent à la cuisson qui prend elle aussi un peu plus d’une heure du temps », explique Naïma. Après toutes ces opérations, Naïma prend le soin de mettre le criquet frit en sachet pour envoyer soit à Paris, soit en Belgique pour ses clients. Et le reste, exposé dans un étal pour la vente en raison de 250, 500 et 1 000 francs CFA les récipients. Naïma se dit satisfaite de cette activité qui lui permet de faire des bonnes affaires et prendre en charge ses deux enfants. Comme Naïma, beaucoup de jeunes filles et femmes pratiquent ce commerce à N’Djaména comme dans de nombreuses provinces pour se prendre en charge et être ainsi indépendante financièrement.