

Une note circulaire faisant état d’une reprise incessante dès le 1er septembre pour le cycle master et le 15 septembre pour les autres cycles à l’université de N’Djaména a été rendue publique par les responsables en charge de l’enseignement supérieur mais, les choses trainent toujours et le paysage de la plupart des facultés démontre que la reprise n’est pas pour demain.
Annoncée contre vents et marées pour ce début du mois de septembre, après une interruption brusque causée par la covid-19, l’année académique 2019-2020 n’a pas véritablement démarré dans les différentes facultés de l’université N’Djamena. Partout où nous nous sommes rendus, le suspens demeure en ce qui concerne une reprise sereine. A Toukra par exemple, dès l’entrée du campus, l’environnement prouve que rien n’est fin prêt pour accueillir de nouveau les étudiants. L’intérieur du campus ressemble à un champ abandonné, le restaurant universitaire, le logement des étudiants, les blocs pédagogiques et administratifs sont totalement engloutis par les herbes. Aucune disposition sécuritaire liée à la covid-19 n’est mise sur place pour contrecarrer la propagation de cette funeste maladie. Les emplois de temps de reprise ne sont pas affichés sur les babillards, de chaque département. Les étudiants de leur coté, ont également brillé par leur absence. Quelques rares d’entre eux rencontrés dans le campus se disent être sceptiques en ce qui concerne cette reprise. « Rester dans un bureau climatisé pour décider et les réalités du terrain sont deux mondes totalement antagonistes. Voilà pourquoi je ne suis pas pressé pour la reprise », nous lance Géraldine, étudiante en 2e année de communication. Dans le même sillage, un autre étudiant ajoute. « Nous sommes là depuis le 1er septembre mais, rien ne bouge au décanat. On se demande si réellement les autorités ont fait en amont une étude de faisabilité avant de lancer cette reprise pendant la période de pluie, accompagnée d’inondations », s’interroge Herman, un étudiant en master au département d’histoire au campus universitaire de Toukra.
Les facultés d’Ardjeb-Djoumbal inaccessibles
Si à Toukra rien ne laisse présager une reprise imminente, à Ardep-Djoumbal, les choses bougent mais à pas de caméléon. Les kits de lavage sont déposés à l’entrée des facultés, les techniciens de surfaces sont à pied d’œuvre pour rendre l’environnement propre pour une bonne reprise. Quelques salles pédagogiques ont reçu des touches conséquentes en peinture. Cependant, les cinq (5) rues qui mènent vers ces facultés sont impraticables. Ce qui rend la tâche difficile aux enseignants et les étudiants. « Cette reprise est hypothétique. Car, les routes sont impraticables et ce qui fait que le corps enseignant et nous étudiants avions de la peine à rallier le campus. C’est depuis le premier que nous avons repris mais, c’est timide. On espère à la longue, qu’il y aura de changement », espère Allahessem Arafat, étudiant en master 2 au département de Gestion. Plus loin, il pense que le chronogramme révisé et rendu disponible est irréaliste. « D’après le chronogramme retouché, nous devons reprendre immédiatement le 1er septembre. Malheureusement, on constate que rien n’est fait. On voit les emplois de temps mais, les enseignants eux, ne sont pas encore au rendez-vous. A part cela, nous rencontrons aussi des difficultés pour le déplacement car, les bus ne circulent pas et les étudiants non pas aussi des moyens personnels pour leur déplacement », renchérit pour sa part Djimta, étudiant en master 2 en Economie.
Un chef de département rencontré au campus de Toukra qui a souhaité se prononcer sous l’anonymat rassure que les choses rentreront dans l’ordre d’ici peu. « Nous sommes en train de faire de notre mieux pour finir avec les étudiants de cycle master. Le 15, les autres niveaux reprendront aussi. Nous ferons de notre possible pour boucler l’année 2019-2020 à la date prévue dans le chronogramme », rassure-t-il.
Il faut noter aussi que, cette reprise a été timide à la Faculté des Sciences Exactes de Farcha et à la Faculté de Médecine de Gardolé.