Trois avocats dénoncent la violation des locaux de l’école Belle Vue par le GMIPTrois avocats dénoncent la violation des locaux de l’école Belle Vue par le GMIP

User icon Par Ibrahim Adam

En date du 14 avril dernier, le Groupement Mobile d’Intervention de la Police (GMIP), a fait irruption dans l’enceinte de l’école Belle Vue où il a tiré des gaz lacrymogènes. Ces derniers traquaient les manifestations ignorant que les locaux d’une école est sacrée et inviolable. Les avocats Me Frédéric Nanadjngué, Me Clarisse Nomaye et Me Djouhinet Frédéric Dainonet dénoncent par ailleurs le silence des autorités et du Procureur de la République, face à cette situation.

Dans son préliminaire, Me Frédéric Nanadjngué a rappelé que le 14 avril 2021, alors que certains élèves étaient en salle et d’autres au terrain de sport, les éléments du Groupement Mobile d’Intervention de la Police (GMIP), ont fait irruption dans l’enceinte à l’école Belle Vue, dans le 6ème arrondissement. “Contre toute attente, ils se sont mis à tirer des gaz lacrymogènes en direction des enfants sans défense et ahuris, tant la surprise était à son comble. Comme si cela ne suffisait pas, un autre groupe reparti dans trois véhicules est revenu à la charge, plus déterminé que jamais, à en découdre avec les enfants. Ce groupe s’est mis à tirer de nouveau dans l’enceinte de l’établissement, ainsi que sur la voie publique”, indique l’avocat. Après ce forfait, poursuit Me Frédéric Nanadjngué, plus d’une dizaine d’enfants a été admise dans les locaux des centres hospitaliers à savoir l’Hôpital des Sœurs de notre Dame, l’Hôpital de l’Union et le pavillon des urgences de l’Hôpital général de référence nationale. “Une élève a reçu de la part d’un policier, des coups de bâton au niveau de la tête laissant couler du sang par les oreilles, son cas semble grave. Un passant a perdu un œil, admis à l’hôpital central. La plupart est traumatisée à vie, en sus des pertes des biens comme leurs effets personnels”, explique en détail Frédéric Nanadjngué. Pour sa part, Me Clarisse Nomaye, dénonce le silence complice des autorités. “Le comble, aucune communication de la part du Procureur de la République, moins encore de la part du porte-parole de la Police. Or, nous savons tous que la Constitution tchadienne oblige l’Etat à assurer la sécurité des citoyens, ainsi que celle de leurs biens, qui plus est des enfants qui sont par essence une couche vulnérable”, s’indigne-t-elle. Pour appuyer son argumentaire, Me Clarisse Nomaye cite l’article 113 de la loi N°16 du 13 mars 2006 portant orientation du système éducatif tchadien. “Le droit à l’intégrité physique et morale des élèves et étudiants est garanti. A ce titre, sont proscrits : les sévices corporels ou toute autre forme de violence ou d’humiliation…”, rappelle-t-elle. Elle rappelle les engagements pris par l’Etat tchadien, à travers la ratification le 28 juillet 1990, de la Convention Internationale relative aux Droits de l’Enfant. “C’est pourquoi, nous tenons à informer l’opinion nationale et internationale de cette bavure policière intolérable. Nous exigeons par là l’arrestation des auteurs en vu de répondre de leurs actes devant la justice. A l’endroit de l’Etat, lui rappeler sa responsabilité qui découle de plusieurs textes de loi, mais notamment l’article 03 de la loi N°16 du 13 mars 2006 portant orientation du système éducatif tchadien. Le système éducatif relève de la souveraineté nationale et de la responsabilité de l’Etat qui en définit le cadre. ce cadre ne doit aucunement être le terreau de la terreur pour les enfants”, exige l’avocate, Me Clarisse Nomaye. Et Me Djouhinet Frédéric Dainonet de conclure que cette bavure policière est la preuve que la police nationale tchadienne devient un instrument de répression que plutôt de sécurité de la population.

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