Tribune : Trois Milliards pour héberger les politico-militaires participants au DNIS. On a besoin de comprendreTribune : Trois Milliards pour héberger les politico-militaires participants au DNIS. On a besoin de comprendre

User icon Par Ahmat Moussa Adoum

A la surprise quasi-générale de tous, les ex-politico-militaires signataires et non signataires de l’accord de paix de Doha qui refusent de libérer les chambres d’hôtel ont été forcés de quitter leur lieu d’hébergement. Ils ont accusé le gouvernement de ne pas respecter ses engagements.

Selon ces derniers, l’accord de paix de Doha prévoit que les principaux responsables politico-militaires signataires de l’accord de paix de Doha, vont devoir tous être responsabilisés avant de quitter leur lieu d’hébergement. Ils estiment être grugés. Difficile de confirmer cela, n’étant pas en possession dudit document qui attesterait que tous soient responsabilisés.

Face cette accusation, le Gouvernement tchadien à travers le Ministre de la Réconciliation Nationale Abderamane Koulamalah, réagit en disant que les politico-militaires signataires de l’accord de paix de Doha ont reçu, chacun, la somme de 10 millions pour quitter les chambres d’hôtel où ils sont hébergés. Ils ont pratiquement tous quitté l’hôtel. Ce sont leurs partisans qui viennent d’ailleurs et de N’Djamena ayant eux aussi reçus 6 millions pour les uns et 4 millions pour les autres, qui sont restés occuper les chambres.

En voulant justifier les côtés positifs de cet accord, sans s’en rendre compte, Abderamane Koulamalah a livré aux tchadiens deux secrets, le premier sur la prise en charge et les indemnisations des personnes qui ne sont pas concernées par l’accord de paix de Doha avec l’argent du contribuable tchadien et le second quant à lui, c’est le montant exorbitant de la prise en charge de l’hébergement des politico-militaires qui s’élève à environ 3 milliards. Même si la paix n’a pas de prix, cela semble exagéré.
Et sur les réseaux sociaux, les tchadiens crient leur désapprobation face à cette situation qui frise la gabegie.

« On parle bien de 03 milliards mon Dieu ! Pendant que le pays est en manque criard d’usines, même pas celle d’allumettes, il suffirait que le Nigéria et le Cameroun tapent le poing sur la table pour que nous ne soyons plus en mesure d’allumer ne serait-ce qu’un feu…) et l’on nous parle de ”bagatelle de 03 milliards», s’indigne l’écrivaine Zenab Orti.

Des sommes colossales gaspillées qui pourraient servir à améliorer les conditions de vie de la population, qui manque presque de tout : eau, électricité et des besoins basiques comme manger régulièrement.

Si le pays se trouve plongé dans des crises comme celle liée à la pénurie du carburant dernièrement, c’est justement du fait de gaspillage de peu de ressources qu’il dispose dans des situations cocasses comme celle de la prise en charge des politico-militaires. Il faut à l’avenir, éviter cela afin de consacrer ces maigres ressources sur des priorités qui changeront les quotidiens des Tchadiens.

Les Tchadiens sont suffisamment éveillés pour accepter de croire à ce genre d’inepties qui trouent les caisses de l’État pour des personnes qui n’ont jamais apporté un plus value au pays.