
Idriss Deby ITNO était un ancien chef rebelle, il s’empara du pouvoir au Tchad en 1990 à 38 ans. Il dirigea le pays pendant plus de 30 jusqu’à son décès tragique le 20 avril 2021 de suite de ses blessures au front à Nokou dans la région du Kanem lors des combats contre les rebelles du FACT. Tragique destin.
Son règne était marqué par des hauts et des bas. Cependant, plusieurs questions d’ordre social n’ont pas trouvé de solutions. Parmi lesquelles celles de l’électricité, de l’internet, de l’augmentation des salaires des armées, la réconciliation nationale, etc.
Les Tchadiens se souviennent qu’en 2018, le président Deby a modifié la constitution pour donner naissance à la quatrième République, d’où la suppression de la primature au détriment d’un poste Vice-Président qui ne verra pas le jour.
Cette constitution a été critiquée par beaucoup d’opposants au régime y compris des activistes à l’instar d’Abel Maïna et Makaïla Nguebla, qui selon eux, Idriss Deby ITNO souhaiterait confier la vice-présidence à l’un de ses fils et Deby était resté silencieux sur la question.
Lors de sa campagne des présidentielles de 2021, Idriss Deby ITNO a appelé tous les activistes et les politico-militaires à regagner le pays pour une réconciliation nationale, la Jeunesse à prendre en main le destin du Tchad et surtout dans l’unité. Sans le savoir, il annonçait son départ du pouvoir. C’est plus tard que les tchadiens ont découvert le sens de ses sorties.
A la surprise de la quasi-totalité des tchadiens, en avril 2021, un groupe des militaires apparaît à la télévision nationale et annonce le décès de l’homme qui a conduit la destinée du pays pendant plus de 30 ans et la mise en place d’un Conseil Militaire de Transition dirigé par le fils, le Général Mahamat Idriss Deby ITNO.
Le fils ayant dirigé les commandos d’élites de la garde présidentielle sous le règne de son père, prend le pouvoir à l’âge de 37 ans et réussi à séduire les tchadiens en moins d’une année de pouvoir à travers des gages qui ont démontré sa bonne foi de sortir le pays du guêpier et le conduire à une réelle porte de sortie de crise.
Une diplomatie tous azimuts et le retour remarqué des activistes et certains politico-militaires qui étaient des irréductibles opposants à la politique de son défunt père, la réduction du coût de l’internet avec à effet immédiat, l’attribution d’un terrain pour la construction de la Maison des Médias du Tchad et bien d’autres actes, vont lui attirer la sympathie de beaucoup de ses compatriotes. A l’exercice du pouvoir, il a montré une certaine carrure après les premiers trebuchements même s’il subira des critiques, souvent de plus acerbes.
Comment arrive-t-il à faire autant de réalisations en si peu de temps alors qu’il l’a lui-même dit que beaucoup de choses ont pris toute une décennie sans se concrétiser ?
Dans sa déclaration faisant cas de l’attribution d’un terrain pour la maison des médias, le PCMT a dit ceci:
« La signature de ce décret finalise la phase du projet d’attribution qui était en circuit depuis une décennie et concrétise une promesse faite lors de ma dernière rencontre avec les représentants de la presse nationale à l’occasion de la nouvelle année».
Maintenant, une question taraude les esprits des tchadiens : le Général d’Armée Mahamat Idriss Deby ITNO partirait-il après l’organisation du Dialogue National Inclusif et la fin de la transition en octobre ?
Visiblement rien n’est sûr ! Il reste trois mois pour la fin de la transition.
Matériellement, il sera impossible d’organiser un référendum pour valider la nouvelle Constitution et l’organisation des élections présidentielles et législatives sans oublier la mobilisation des ressources colossales pour rendre possible ces événements.
A lire entre les lignes, sans lui prêter l’intention, Mahamat Idriss Déby Itno est parti pour rester encore plus longtemps, le temps peut-être de tout organiser dans les moindres détails.
Une chose est sûre: le plus difficile commence maintenant pour lui et les scandales financiers de ces derniers temps sonnent comme un coup de semonce qui doivent le réveiller afin de prendre réellement les choses en main.
Ahmat Adoum Moussa