Par Ahmat Moussa Adoum 
Initié en 2009 sous les auspices du feu maréchal dans le cadre de l’organisation de la 2ème édition des jeux sportifs et culturels de la Communauté des États sahélo-sahariens (𝗖𝗲𝗻- 𝗦𝗮𝗱), le stade de 𝗗𝗶𝗴𝘂𝗲𝗹 a vu le jour en 2011 et a coûté la bagatelle somme de 6 563 309 960 𝗙𝗖𝗙𝗔 pour un délai de réalisation de 18 𝗺𝗼𝗶𝘀 à compter de la date de sa signature (2009). A ne pas confondre avec le montant de la construction du palais des sports se trouvant dans le même stade.
11 ans après sa construction par l’entreprise 𝗦𝗢𝗟𝗜𝗡𝗩𝗘𝗦𝗧 sous la supervision du cabinet 𝗔𝗧𝗔𝗥, le 𝗚𝗼𝘂𝘃𝗲𝗿𝗻𝗲𝗺𝗲𝗻𝘁 (ministère des Sports, Ministère des infrastructures, Ministère des Finances, PM, Présidence) est incapable d’honorer ses engagements pour non payement d’un montant de 3 milliards et demi à l’entreprise. La cause de la non réception est purement financière même si certains travaux demeurent inachever.
Au fil des années, 11 𝗠𝗶𝗻𝗶𝘀𝘁𝗿𝗲𝘀 𝗱𝗲𝘀 𝗦𝗽𝗼𝗿𝘁𝘀 (Haikal Zakaria, Mht Adoum, Adoum Fortey, Ngardiguina, Bétel Miarom, Youssouf Abassalah, Habiba Sahoulba, Mht Saleh, Djibert Younous, Mht Nassour, Routouang, Mahmoud Ali) se sont succédés sans procéder à la réception officielle malgré les innombrables réunions et les visites médiatisées au stade dès leurs prises de fonction.
Est-ce la fuite des responsabilités ?
Est-ce le manque des moyens ? Si oui, où vont les fonds dédiés à la jeunesse et aux sports par l’entremise des prélèvements sur les paisibles citoyens ? Le stade n’est-il pas prioritaire au vu de la localisation des derniers matches des Sao? Quel manque à gagner !
A l’heure actuelle, les murs côté Ouest et Nord se sont effondrés, la piste d’athlétisme standard s’est complément dégradée laissant place au caoutchouc des terrains synthétiques, des vols des matériels sont fréquents, les gradins sont devenus un champ arborant des herbes, la tribune présidentielle est inexistante, des drogués sont devenus les principaux gestionnaires, les toilettes sont dans un état pitoyable sans oublier l’insécurité criarde qui sévit quotidiennement.
Pas plus tard en début de ce mois, un compatriote a été tué pendant qu’il faisait du sport par faute d’insecurité indescriptible. Pourtant, le commissariat du 8ème est en face du stade.
N’eût été l’organisation des jeunes des quartiers environnants qui gèrent le stade selon les besoins de leurs entraînements en lieu et place des cadres de l’𝗢𝗡𝗔𝗝𝗘𝗦, sinon le stade allait être occupé par des bandits de grands chemins.
L’𝗢𝗡𝗔𝗝𝗘𝗦 censée aménager les installations sportives sur toute l’étendue du territoire national brille par sa fuite de responsabilité en terme de disponibilité et d’allocation de budget d’entretien. Elle ne s’occupe que du palais des Sports se trouvant dans l’enceinte du stade.
En 2021, il y a eu une commission composée du Ministère des infrastructures, du Ministère de la Jeunesse, du cabinet ATAR, de l’entreprise SOLINVEST et l’ONAJES, mais finalement aucune action concrète n’a été effectuée à par le procès verbal recensant le taux de réalisation estimé à 84, 11%.
Où est le sens de la responsabilité? l’esprit de Patriotisme voire l’amour de la jeunesse en cette année des Sports?
Pourquoi les autorités ne s’intéressent
-ils pas à cet investissement de 6 milliards qui s’estompe en cours de route ?
Ne vous fiez pas aux images des autorités, ils ne choisissent que la partie des belles images pour vous faire comprendre que tout va bien à merveille. Or, faîtes un tour du stade, vous verrez la vraie réalité.
Trubune publiée par Mohamed Sogar sur sa page Facebook.