S’il y a un secteur au Tchad qui est rentable c’est bien celui de la restauration. A NDjamena, la capitale, les restaurants aux mets variés se développent à un rythme exponentiel. Pratiquement, sur les grandes artères ou autres endroits stratégiques, ils sont bien visibles avec des enseignes qui renseignent sur quel type de restaurant on à affaire. Mais qui sont les promoteurs de ce business qui ont réussi à mettre la main sur ce secteur d’une grande rentabilité économique ou financière? Beaucoup ne sont pas des tchadiens.
Nos compatriotes surtout les opérateurs économiques et les jeunes enquête d’emploi avec une suffisance caractérisée, pensent que le secteur de la restauration est fait pour une catégorie de personnes. Ils ont des appréhensions sur la rentabilité alors qu’ils mangent en ville matin, midi soir en dépensant parfois des sommes importantes. ils n’exploitent pas ou rarement ce secteur pour des raisons propres à eux…laissant le champ libre aux Soudanais, Camerounais, Sénégalais, Français, Libanais, etc.
Triste de le dire et pourtant c’est la réalité. Ils sont pour la plupart les premiers à se plaindre de l’absence d’opportunités et pourtant ce secteur avec un budget parfois pas énorme, on pourra se lancer tranquillement dedans et développer son business en mettant en place une bonne politique de marketing.
Des Lamy-fortains ont eu cette idée et gèrent aujourd’hui un restaurant qui ne desemplit pas,proposant des mets locaux mixés avec quelques recettes africaines.
A NDjamena, la plupart des restaurants ou snake-bars sont gérés par des expatriés. Étudiant bien le marché et saisissant le besoin, ils ont investi dans ce secteur qui rapporte au finish gros en terme de rentabilité financière. Un adage populaire dit: «il n’y a pas de sot métier ».
Les plus chics de ces restaurants, leurs clients sont des Ministres, des Directeurs Généraux et autres gros bonnets qui viennent se délecter des saumons, pizza, Ndolé, Tchèp-djen mais aussi des kebab, “bamia”, “kamounia”, shawarma, etc. Et on dépense beaucoup d’argent qui s’en va pour la plupart dans des comptes bancaires à l’étranger.
Pendant que les jeunes se plaignent de l’absence de l’emploi et choisissent le chemin de l’exil en traversant la mer avec tous les risques possibles pour la recherche d’un improbable eldorado, des secteurs porteurs comme la restauration sont rarement exploités par nos opérateurs économiques et les jeunes qui crient leur désarroi sur tous les toits. Des secteurs qui pourraient permettre de résorber le chômage et éviter peut-être le long chemin de l’exil pour nos jeunes compatriotes. Pendant ce temps, les expatriés eux profitent bien de ce manque d’intérêt des Tchadiens.
C’est à se demander finalement à qui la responsabilité ? Elle est sans nul doute celle des jeunes qui négligent certains métiers qui, selon eux, ne cadrent pas avec leur honorabilité, leur respectabilité.
Quoi que l’on dise, la pauvreté et l’orgueil ne cheminent jamais ensemble. Il est temps qu’on prenne conscience, surtout les jeunes doivent faire amende honorable et eviter de faire de choix de métier et aux autorités d’investir dans les secteurs qui rapportent beaucoup d’argent dont la restauration. C’est à ce prix seulement qu’on pourrait réduire le chômage dans ce pays où les opportunités existent en quantité industrielles. On ne doit pas tous avoir les yeux rivés sur la Fonction publique qui serait saturée.
Ahmat Adoum Moussa