La plupart des tchadiens pour ne pas dire l’ensemble, consommait tranquillement la farine YES avec une certaine certitude et garantie, dans l’ignorance totale pour ne pas dire ainsi dans une certaine innocence jusqu’à la publication du jeune journaliste indépendant Moïse Dabesne.
Dans sa publication, le jeune journaliste a dénoncé la condition dans laquelle est faite la transformation du maïs en farine. Selon lui, celle-ci est impropre pour la consommation humaine et animale et contient des substances cancérigènes.
Après sa publication les réactions n’ont pas cessé de tomber arrosant les réseaux sociaux.
Pour défendre sa réputation semble-t-il, l’entreprise productrice de la Farine YES fait une sortie par le biais de son Directeur Général Adjoint pour apporter un démenti. Serait-il pour se donner bonne conscience ? Difficile de savoir. De toutes les façons, l’émoi créé et l’indignation de la population portent un coup fatal à l’entreprise qui a été sommée d’arrêter de produire le produit mis en cause.
Depuis, d’autres griefs sont venus se greffer sur la CPL, l’entreprise productrice de la farine YES, qui, elle, rejette toutes les accusations.
Alors qui croire et à qui la responsabilité ?
Dans une telle situation, le Gouvernement devrait se positionner en arbitre et plus tard en un juge forcement impartial.
Entre inquiétude et peur, la main au cœur, les yeux larmoyants, les citoyens n’attendent que la publication des résultats des analyses faites par le CECOQDA et probablement d’une expertise externe pour lever toute équivoque.
Ce qu’on ne comprend pas, pourquoi le Gouvernement a fermé les yeux tous ces temps sur cette entreprise qui ne serait pas en règle avec les fiscs et qui ne possédait aucun compte bancaire dans aucune institution financière du pays ? Comment elle peut passer inaperçue comme par magie ?
Aujourd’hui, on a ordonné la fermeture de l’entreprise sans autre forme de procès. Quelle sera la suite de l’affaire ? Sera-t-elle simplement classée ? Quid alors des stocks qui se trouvent encore dans les différents marchés du pas, chez les grossistes et détaillants ? Ces commerçants seront-ils dédommagés ? Par qui ?
Autant des questions et des non-dits à élucider.
L’erreur est humaine certes mais un Gouvernement responsable a plusieurs leviers de contrôle. Il doit anticiper sur des tels événements. Des garanties et des gardes-fous doivent être posés au préalable avant d’accorder une quelconque licence ou autorisation pour qu’une entreprise à capital étranger puisse s’installer dans le pays.
Le gouvernement doit-il faire son mea culpa s’il pense qu’il a peut-être failli à sa mission et songer à des meilleures solutions afin de sauver la vie de ses concitoyens. Que cette situation serve de base à un bon mécanisme de suivi du fonctionnement des entreprises de transformations implémentées au Tchad.
Le scandale de la farine YES n’est que la face visible de l’omerta. Des poisons sont vendus dans nos marchés sans qu’on le sache lequel est le plus mortel. Nous consommons des produits qui entrent dans notre pays sans aucune garantie de contrôle efficace. Aujourd’hui, même les eaux minérales embouteillées que nous consommons sont impropres à la consommation. Et le CECOQDA est impuissant, car, c’est depuis longtemps que ses réactifs, ne seraient plus efficaces selon plusieurs sources.
En attendant les tchadiens doivent continuer à s’en remettre à Dieu comme ils l’ont toujours fait, car il demeure leur seul berger.
Ahmat Adoum Moussa