
La langue maternelle est le bien le plus précieux qu’un parent peut transmettre à son enfant. Mais chez la plupart des tchadiens c’est le contraire qui s’observe. Plusieurs parents n’apprennent à leurs progénitures leurs langues locales soit par manque de temps soit par négligence de la langue maternelle.
Certaines familles tchadiennes préfèrent parler à leurs enfants en français ou d’autres langues au détriment de leurs propres langues.
Ainsi, les enfants ignorent complètement leurs langues maternelles au profit d’autres langues imposées par les parents parce que jugées très importantes que les langues maternelles par ces derniers. Les langues maternelles cèdent progressivement place aux langues étrangères dans les familles
La disparition des langues maternelles est aussi dûe en partie aux mariages entre deux personnes issues d’ethnies différentes. Dans la plupart des cas, ces couples ne s’entendent pas sur la langue que l’enfant va parler alors certains s’accordent à apprendre à leurs enfants le français.
Pour Louba-Ndem, un père de famille, les deux parents doivent faire de leur mieux pour transmettre fidèlement à leurs progénitures leurs propres langues. Car, selon lui, ils sont les seules à les valoriser.
“Étant toujours occupé par le travail ma femme et moi, notre enfant est confié à une nourrice alors il comprend beaucoup plus la langue de cette dernière donc pour faciliter la communication entre nous et l’enfant on parle cette langue à l’enfant.” Déclare Kévin.
“Pour permettre à mes enfants de ne pas avoir trop de lacunes à l’école, je leurs parle rien que le français à la maison”, dit Mbairamadji.
Pour le linguiste Dr Younouss Mahamat Goudja, enseignant-chercheur à l’université de Ndjamena, Chef de service de suivi des enseignants à la Faculté de Langue, Lettres, Arts et Communication, la langue maternelle est avant tout la première langue que l’enfant a appris et cette dernière peut être la langue du père ou de la mère.
“Elle est aussi une richesse car c’est la langue qui détermine ce que nous sommes. Sans la langue, on ne peut connaître nos cultures et nos mœurs. ELle permet de garder des secrets entre les familles”, ajoute-t-il.
Pour d’autres, parler la langue maternelle c’est être sous développer, moins brancher et non ouvert.
Si les parents doivent revenir à la raison et décider d’apprendre à leurs enfants leurs langues maternelles pour donner vie à nos us et coutumes. Dans le cas contraire, beaucoup de nos langues locales disparaîtront avec nos us et coutumes pour laisser place à d’autres langues avec d’autres cultures.
Nerolel Mbainaissem et Sainta Love