
Les pensions des retraités tardent toujours à tomber. Malgré les promesses faites par la Caisse Nationale des Retraités du Tchad (CNRT), au début de l’enrôlement biométrique, ces derniers ne sont toujours pas entrés en possession de leurs allocations.
Ayant servi le pays durant des décennies, les ex-travailleurs de la fonction publique peinent à joindre les deux bouts. Bien que l’enrôlement biométrique ait commencé il y a quelques semaines, certains n’ont pas eu l’accès au local de la CNRT.
Beaucoup d’entre eux viennent des provinces et se retrouvent dans une situation où ils ne pouvaient s’imaginer.
Ces personnes qui ont valu leurs droits à la retraite deviennent l’ombre d’elles-mêmes. Ces retraités évoluent de rendez-vous en rendez-vous. Pour ceux qui viennent des provinces, leur situation est déplorable. Ils ne parviennent pas à subvenir à leurs besoins une fois dans la capitale, du fait que leur séjour est prolongé.
Les retraités habitant N’Djaména déplorent le sort de ceux venus d’ailleurs. Un retraité que nous avons interrogé ne comprend ni le rôle du Directeur Général, ni celui du PCA (Président du Conseil d’administration) de la CNRT.
Pour Mahamat Ali Seid, ces deux responsables sont là pour se servir et non servir les retraités qui sont sous leur responsabilité. « On a rendez-vous ce matin pour nous qui sommes déjà enrôlés mais une fois arrivés sur le lieu, c’est toute une autre scène qui se produit. On nous refuse l’accès en postant les agents des forces de sécurité comme si on est des bandits ou criminels», dénonce-t-il tout en nous présentant un document indiquant son rendez-vous. Il ajoute en outre que « cette histoire de l’enrôlement biométrique n’est pas par hasard une dissuasion pour nous traîner et nous rouler dans la boue? ». Il déplore également la situation des ceux des provinces et de ceux qui sont plus âgés que lui.
Un autre retraité qui a voulu gardé l’anonymat, quant à lui, fustige le comportement des responsables de la CNRT. « On est venu réclamer ce qui nous revient de
droit. Mais, les gens font comme si on est venu mendier ». Il poursuit que l’opération de l’enrôlement biométrique avance à pas de caméléon et craint que le délai imparti ne suffise pas. « Cette opération a commencé depuis des jours mais on dénombre peu ceux qui se sont faits enrôler », déplore-t-il.
Pansi Crépin Karbo (Stagiaire)