Communément appelés « Bogo-Bogo ou Karan-karan », les hommes en treillis de la douane ont élu domicile sur les différents ponts de la capitale N’Djamena.Ils opèrent des contrôles, saisissent des marchandises parfois amendent les paisibles citoyens. Une arnaque toujours dénoncée par les victimes mais ces tracasseries douanières ne cessent pas.
Confondus à des agents réguliers de la douane, la plupart de ces hommes qui opèrent sont des « Bogo-Bogo ». Ils continuent allègrement à extorquer des sous aux citoyens ou saisir leurs marchandises.
Ces hommes et femmes déguisés en douaniers sont souvent postés à l’entrée et à la sortie du pont qui relie le quartier Chagoua à Walia.
Plusieurs fois rappelés à l’ordre par les autorités compétentes, mais ces derniers s’obstinent et font leur loi. En 2018, le feu Maréchal Idriss Deby ITNO a fait une descente inopinée pour ordonner leur départ.
Mais très rapidement, ils ont repris leur travail. A la première phase de la transition, une opération similaire a été effectuée par le vice-président du Conseil Militaire de Transition de l’époque, le Général de division Djimadoum Tiraina, mais l’interdiction est vite défiée.
Au-delà, des marchandises soupçonnées frauduleuses, ces agents véreux font même des contrôles des cartes grises des engins et des cartes d’identité pour trouver un alibi d’arnaquer les gens. Mais rien de ce qu’ils prennent des paisibles citoyens va dans les caisses de l’Etat.
Le plus souvent, ils pourchassent les fraudeurs en pleine ville causant soient des embouteillages soient des accidents. « Je ne sais pas si c’est des policiers ou des douaniers. Si c’est des douaniers, ils doivent seulement demander la douane de la moto. Mais ils s’en vont jusqu’à te demander la carte grise comme si on n’obtient la carte grise sans la douane. » Se questionne Abdel, un habitué de ce tronçon.
« Ils arrêtent même les commerçants qui transportent le charbon en provenance de kousserie. Pourtant c’est le travail des agents forestiers. » Se plaint Ndjenom, une commerçante aux abords du pont.
Selon certaines personnes, d’autres corps militaires et paramilitaires sont aussi déguisés en douaniers.« Je connais parmi eux un gendarme et un autre,est agent forestier » Informe Dera, un jeune étudiant de passage sur le pont.
Le dernier trouble qu’ils ont causé date de ce 21 février, ou un de leur véhicule en pourchassant les fraudeurs est rentré en collision avec une ambulance de l’armée de terre qui transportait un patient à bord.
Au vu de tous ces drames que causent ces douaniers, l’on est en droit de se poser la question que beaucoup des personnes se posent. Si les autorités en charge de la douane sont informées de ces manœuvres orchestrées par les Bogo-bogo ? De toutes les manières, il faudra que solution soit trouvée pour mettre fin à cette arnaque à ciel ouvert en plein cœur de la capitale afin de permettre aux paisibles citoyens de gagner leur vie convenablement.
Mallanna Abraham Kaitama