Société: La vente d’essence, un dernier rempart pour certaines femmesSociété: La vente d’essence, un dernier rempart pour certaines femmes

User icon Par Ahmat Moussa Adoum

Elles sont nombreuses ces femmes ndjamenoises qui se battent d’arrache-pied pour prendre en charge leurs progénitures à travers des petits métiers. Et la vente d’essence sur le trottoir sur des étals, parfois de fortune en fait partie.

Entre canicule en cette période où la mercure est au zénith et le regard de certaines personnes dans la société, celles-ci exercent tranquillement leur activité. L’essentiel pour elles, c’est d’avoir de quoi nourrir leurs enfants. Il n’y a pas de sot metier.

Mercredi 11 mai, un jour comme les autres pour Khadidja, assise au bord du tronçon, enfant au dos, la trentaine est venue vendre de l’essence pour que le feu reste allumé dans sa cuisine. « Je suis dans la rue pour vendre l’essence c’est parce que j’ai des orphelins à prendre en charge. Je n’ai personne pour me soutenir. Je suis obligée de passer toute la journée dans la rue pour avoir quelques jetons me permettant d’assurer la ration alimentaire. Je souffre trop mais je n’ai pas le choix », se confie-t-elle en soupirant.

Son enfant qui pleure, certainement du fait de la chaleur suffocante, n’a aucune idée de ce qu’endure sa maman dans cette lutte perpétuelle de survie.

Plusieurs autres femmes traversent la même situation que Khadidja « Ce genre travail n’est en principe pas celui d’une femme, ce sont les circonstances de la vie qui nous poussent à le faire. Une femme doit en principe être à la maison pour assurer l’éducation de ses enfants et non passer toute la journée dans les rues », ajoute une autre.

Souffrance quotidienne, privation, résilience. Elles font face à tout cela pour exister, pour survivre. Khadidja et ses amies lancent un appel aux autorités et aux personnes de bonnes volontés pour les aider à s’autonomiser et changer ainsi leur quotidien.

Ibni Mahamat Ibet/ Ahmat Ben Moussa