SENAFET 2021: Les Tchadiennes l’ont marqué de leur empreinteSENAFET 2021: Les Tchadiennes l’ont marqué de leur empreinte

User icon Par Ibrahim Adam


Une semaine durant les femmes tchadiennes à l’instar de celle de la planète sont au cœur de l’actualité pour célébrer avec faste et solennité la semaine qui leur est dédiée. Mais le chemin reste encore long à parcourir.
Cette semaine nationale de la femme tchadienne a pour fil conducteur « Engagement citoyen de la femme : force motrice d’un développement durable ». La fête était belle dans toute sa dimension. Mais au-delà du pagne, des festivités, des conférences, des causeries -éducatives qui ont meublé le quotidien de cette semaine, tout n’est pas rose. Comme les habitudes ont la peau dure, la violence faite aux femmes par exemple reste un combat majeur dans notre société. Il est fréquent d’entendre que les femmes soient victimes de viols voire d’assassinats. Dans l’imaginaire collectif, la femme est un sexe faible. C’est pourquoi, dans leurs foyers, elles sont brutalisées y compris dans les lieux de service pour celles qui travaillent. L’excision est une autre paire de manche. Malgré l’implication du gouvernement et les Associations des droits de l’Homme pour sauver leur dignité, la pratique de l’excision continue son bonhomme de chemin sur l’ensemble du territoire au nom de la coutume. Idem pour le mariage des mineurs en dépit des lois qui l’interdisent. La scolarisation des filles est un défi qui reste à relever surtout en milieu rural. Voilà autant des thèmes qui doivent faire l’objet des plaidoyers à chaque édition pour bouger les lignes que de voir beaucoup le caractère festif ou du pagne lors de cette semaine.


Où est la femme rurale lors de la SENAFET

?

Il est vrai que lors des débats la femme rurale a fait l’objet d’une attention particulière. Mais dans les faits, elle ne se sent pas impliquer dans cette semaine. Beaucoup d’entre elles affirment que la SENAFET concerne que les femmes des villes. Pour preuve, celle qui ne peut avoir un verre de thé, par quelle alchimie peut-elle s’offrir le luxe de payer un pagne qui coûte 13.000 FCFA ou 15.000Fcfa. Concernant le quota accordé aux femmes travailleuses par le gouvernement, celles du monde rural se sentent abandonnées. « Nous sommes toutes des femmes, il n’y a pas de raison que les gens fassent de différence », s’emporte Zara dans son champ à Koundoul. A ce niveau, il est à se demander pour qu’elles soient au même pied d’égalité que peut-on faire pour elles, sinon il y a du deux poids deux mesures. Pendant que leurs sœurs des villes remplissent les plateaux des médias en leur nom pendant la Senafet, les femmes rurales sont en train d’aller au champ pour chercher du fagot pour la pitance journalière ou faire des kilomètres à la recherche de l’eau pour étancher la soif.

Bienvenu Baoukoula