Par Ibrahim Adam 
Ce 11 avril, les Tchadiens se sont rendus aux urnes pour élire celui qui doit présider aux destinées du pays, les six prochaines années. Mais sur le terrain, l’ambiance était plus fade.
Le premier tour de l’élection présidentielle s’est déroulé dans le calme dans presque tous les bureaux de vote à N’Djaména comme dans les provinces. Dès les premières heures de la matinée, certains membres des partis en compétition, observateurs nationaux et internationaux étaient au rendez-vous. Les électeurs font de petites queues en vue d’accomplir leur droit civique. L’on remarque, cependant, que l’organisation du scrutin a été émaillée de quelques ratés dans plusieurs bureaux de vote. Ces ratés s’expliquent par le fait que dans certains bureaux de vote, les membres ne se sont pas présentés à l’heure indiquée. Les matériels de travail n’étant pas disponibles, et dans la plupart des cas, les bureaux de vote étaient ouverts avec un léger retard. De manière globale, dans beaucoup de bureaux de vote, les électeurs arrivaient à compte-goutte dans la matinée. Contrairement au code électoral, les militants des partis concernés portaient encore des t-shirts et casquettes de la campagne. Sur les grands axes, on voyait encore des affiches et banderoles collées aux murs comme si la campagne se poursuivait. Certaines urnes transparentes étaient posées à même le sol. Plusieurs bureaux de vote étaient installés dans les cours de concession des chefs de carré. Dans nombre de bureaux de vote, on ne voyait presque pas certains délégués des partis des candidats Alladoum Djarma Balthazar, Lydie Beassemda et Brice Mbaïmon Guedmbaye, Romadoumngar Nialbé Félix adversaires d’Idriss Déby Itno.
Dans les 6ème et 7ème arrondissements, les rues sont dessertes, les boutiques et marchés fermés sauf quelques rares alimentations ouvertes où on voyait les gens sirotés leurs bières. Dans la composition de certains bureaux de vote, on voyait les mineurs siéger tandis que d’autres mineurs votaient aisément dans les isoloirs de fortune vers le quartier Kilwiti. Au bureau de vote N°1 de Djambal Ngato, dans le 1er arrondissement, le couple présidentiel a accompli son droit civique. Il a fallu attendre 8h30 pour que le chef de l’Etat et son épouse votent. Dans les quartiers Moursal, Paris-Congo, dans le 6ème arrondissement, l’on constate peu d’engouement tout comme dans les quartiers Abena, Gassi et Atrone, dans le 7ème arrondissement. Dans certains bureaux de vote, il y a eu des malentendus entre les membres des bureaux de vote car certains veulent apprendre comment calculer le pourcentage des suffrages exprimés du fait de leur niveau d’instruction ou l’insuffisance de formation adéquate.
En mi-journée, les électeurs se faisaient rares dans certains bureaux de vote, d’autres complètements déserts. Et cela varie d’un arrondissement à un autre. Ce qui fait que les membres des bureaux de vote sirotaient tranquillement leur thé, certains, avec des bières dans les bidons comme pour tromper la vigilance des observateurs électoraux. D’autres membres des bureaux de vote, par manque d’électeurs, ils abandonnent les bureaux pour aller prier ou se coucher tranquillement dans les nattes étalées à cet effet. Beaucoup d’électeurs n’ont pas, soit leur nom sur la liste, soit ne retrouvent pas leurs bureaux de vote. Aussi, dans une distance de 20 mètres, on peut trouver jusqu’à six bureaux de vote.
Au quartier Walia, dans le 9ème arrondissement, l’on remarque la présence très peu des femmes dans les bureaux de vote. Beaucoup d’entre elle ont vaqué tranquillement à leurs occupations traditionnelles. A Koundoul, à la sortie sud de N’Djaména, l’affluence dans les bureaux de vote s’est fait sentir vers les 11 heures, après le culte. Contrairement au quartier Diguel, dans le 8ème arrondissement, les membres des bureaux de vote ont attendu pendant des heures la présence des électeurs obligeant certains chefs de carré de faire le porte-à-porte invitant les gens à sortir voter. Quelques chefs de ménage ont répondu directement à leur appel et d’autres ont préféré le faire dans la soirée à cause de la chaleur ardente. Généralement, dans les quartiers sud, beaucoup de bureaux de vote n’ont pas atteint les 300 électeurs. Hormis cela, beaucoup ne connaissent pas voter. Ce qui ferait sans nul doute beaucoup de bulletins nuls. Beaucoup d’autres électeurs ne disposent ni carte d’électeur ni le récépissé pour leur permettre d’accomplir leur droit civique. Il faut aussi relever une forte présence des militaires dans la ville pour mater tous ceux qui ont planifié occuper les bureaux de vote car, appelant au boycott. Cependant, pas d’incident majeur pendant le déroulement de vote car la ville est restée calme.
Sabre Na-ideyam