
Le ministre de la sécurité publique a interdit la circulation des engins sans plaques ainsi que les vitres fumées sur l’ensemble du territoire. Les contrevenants sont arrêtés et soumis à une amende forfaitaire. Mais pour pouvoir payer cette amende et retirer son engin. C’est un véritable casse-tête.
Tout engin saisi, est déposé au siège de la commission situé au quartier Paris-Congo dans le 6ème arrondissement de la capitale, en face du centre national des curricula. Il faut se présenter avec les pièces de son engin et payer une amende forfaitaire de 20. 000 FCFA pour récupérer son engin à deux ou quatre roues. Mais pour arriver au niveau de la caisse, c’est un parcours de combattant. Il faut rester debout plusieurs heures, sous cette chaleur ardente, devant les garde-fous qui servent de porte d’entrée de la cour de la commission. Des policiers surveillant le périmètre ont l’ordre de ne laisser personne entrer sans autorisation.
En effet, c’est suivant une liste comprenant les noms des propriétaires qui se présentent pour le paiement de l’amende que le policier fait un appel et ceux qui entendent leurs noms doivent aller faire la queue au niveau de la caisse. Mais là aussi, la queue avance à pas des tortues car, on fait entrer des personnes par-dessus cette liste, d’après le témoignage de plusieurs personnes. Des hauts gradés qui passent des coups de fils, des agents des forces de défense et de sécurité qui se présentent ou encore des proches des policiers en service à la commission, s’en servent à la va vite. Ce qui fait que certaines personnes passent une semaine entière sans pouvoir avoir accès dans la cour.
« Si tu veux vite entrer, il faut mouiller la barbare aux policiers véreux ».
Ousman, un jeune que nous avons rencontré sur place témoigne qu’il est en train de faire les va-et-vient depuis le lundi 7 juin. « Mon nom est sur la liste mais bizarrement chaque jour qu’on se présente, je constate remarque une nouvelle liste où mon nom ne figure pas. Je suis obligé de m’inscrire à nouveau et attendre qu’on m’appelle. Mais je vois d’autres personnes qui viennent le même jour pour entrer et repartir avec leurs engins », affirme notre interlocuteur qui pense qu’il faut mouiller la barbe aux policiers pour pouvoir entrer vite. Mais pour lui, il dépense déjà beaucoup pour se déplacer pour venir chaque jour. En plus de payer l’amende de 20. 000 FCFA, il n’est pas en mesure de donner encore, lui qui est diplômé sans emploi, dit-il. « Donc, j’attends jusqu’à ce qu’on mon tour arrive », enchaîne-t-il, l’air épuisé et impuissant. Sur place, nous avons remarqué également la lenteur de procédure dans le traitement de cette affaire. Les policiers qui commencent le service tard dans la matinée, partent en pause autour de 13 heures avant de reprendre à 15 heures. C’est un calvaire vécu pour beaucoup de ces personnes qui sont obligées de tout abandonner, leur travail, leurs courses pour venir passer des longues journées à attendre et pour finir de rentrer insatisfaits.
Insuffisance des reçus
Un policier que nous avons interrogé nous explique que le problème se trouve au niveau des reçus des amendes à payer. Pour éviter la fraude, il n’y a qu’une seule caisse de payement. En plus de ça, les reçus arrivent en nombre insuffisant comparativement à celui des usagers, nous explique-t-il.
Pour rappel, le ministre de la sécurité publique et de l’immigration Souleyman Abakar Adam a pris un arrêté, le mois dernier, pour interdire la circulation des véhicules à vitres fumées et sans plaques d’immatriculation sur l’ensemble du territoire national, sauf dérogation des autorités compétentes. Un délai de deux semaines a été accordé pour que les usagers puissent se conformer. Après l’écoulement du délai, une commission mixte composée de la police, la gendarmerie et la garde nationale et nomade a été mise sur place pour faire respecter cette décision. K.M