Revendications: les ex-travailleurs de Pride Forasol ne savent à quel saint se vouerRevendications: les ex-travailleurs de Pride Forasol ne savent à quel saint se vouer

User icon Par Ibrahim Adam

L’Association des Ex-Travailleurs de Pride Forasol pour la Défense des Intérêts et la Survie (AEPDIS), lors d’une conférence de presse, ce jeudi 3 juin 2021, accuse Me Thomas Dingamgoto, conseil de leur ex-employeur de jouer au dilatoire dans la décision de la Cour d’appel de N’Djaména, en leur faveur, il y a trois ans. Ils disent ne pas comprendre pourquoi cette décision qui se trouve à la Cour suprême n’évolue pas alors qu’ils broient le noir.

En 2009, Pride Forasol ferme ses portes et la Société Weatherford le succède et des droits sociaux ont été versés aux ex-travailleurs ce, en application de l’article 136 du code de travail. Une année après la cessation définitive de leurs contrats de travail, ils avaient fait un rapprochement avec la réglementation en vigueur et ce sont rendus compte que beaucoup de leurs droits ont été spoliés par leur employeur entre autres les préavis, les congés, les indemnités de licenciement, les primes de fin d’année (13ème mois), les heures supplémentaires, le remboursement des impôts et autres déductions, le rappel des frais de transport.
En date du 12 mars 2012, les ex-travailleurs ont saisi l’Inspection du travail à l’effet de revendiquer la différence de leurs droits sociaux, selon eux, intentionnellement dissimulés par la direction générale de Pride Forasol. « Vous comprendrez que la complexité des travaux de forage sur le terrain nécessite une présence constante d’une équipe et les travailleurs sont amenés à travailler péniblement comme des esclaves du temps moderne et à temps plein. Pride Forasol s’est grugé de nos efforts et nous a exploités, exposés sous la pluie, la chaleur, le froid etc., durant toute sa présence dans notre pays en faisant profiter tous les expatriés venus se pavaner au détriment de nous, Tchadiens, dont le pétrole nous appartient et qui avions souffert en martyrs », s’insurge Takoral Denis, secrétaire général de l’AEPDIS. Selon les ex-travailleurs de Pride Forasol, en pareille circonstance et comme le prévoit la réglementation en vigueur, l’employeur doit solliciter une dérogation auprès de l’autorité compétente, comme le prévoit l’article 98 du code travail, et qui n’a pas pu produire le document relatif car nous avions travaillé plus de 11 heures par jour et les heures supplémentaires ne sont comptées qu’à partir de la 12ème heure, et ce, 24 heures sur 24 pendant 30 jours.
Il faut rappeler qu’après plusieurs convocations de l’Inspecteur du travail qui avait bien voulu régler le différend, mais ces convocations étaient restées sans suite. C’est ainsi que, en son temps, Me Jean Bernard Padaré, qui a fait son entrée dans le dossier, a voulu que les deux parties s’accordent pour un règlement transactionnel sans modification substantielle des revendications, sauf payement des dommages et intérêts dont le règlement relève du Tribunal de travail. En plus, plusieurs pistes de solutions avaient été explorées, y compris le Cabinet Henri. Malheureusement, aucun dénouement heureux n’a trové. Et pour Takoral Denis, depuis plus de dix ans, ils sont victimes des aléas de la vie. « Nous avons connu des hauts et des bas qui nous ont conduit dans divers tribunaux de notre pays où nous avons toujours eu gain de cause. Car notre action est jugée légitime sur tous les plans, au fond et en la forme, ce qui est corroboré par l’Arrêt de la Chambre Sociale du mercredi 19 octobre 2016 », soutient-il.
Après un long et fructueux débat lié aux conséquences et préjudices subies, les ex-travailleurs avaient décidé unanimement de revoir à la baisse leurs revendications (soit une diminution de 40, 62% sur le montant initial qui est de 16 milliards).

Me Thomas Dingamgoto accusé de jouer au dilatoire dans ce procès

« Pride Forasol et son conseil, Me Thomas Dingamgoto, ont toujours défié les décisions de justice en développant un système de dilatoire tout en provoquant et en insultant les ex-travailleurs que nous sommes ainsi que notre système judiciaire. Eu égard à ce comportement inhumain entretenu par Pride Forasol et son conseil, nous étions contraints de faire appel non seulement à la proposition de l’arrangement mais de réclamer ce qui nous revient de droit car si Esso disait « n’être pas venu au Tchad pour le social », de notre côté, nous ne demandons pas l’aumône à Pride Forasol mais uniquement ce qui nous revient de droit, le fruit de notre sueur », accuse Takoral Denis, secrétaire général de l’AEPDIS. Pour eux, c’est depuis plus de trois ans que la justice leur a donné raison. « Mais, Me Thomas, dans son dilatoire légendaire a interjeté appel de la décision de la Cour d’appel pour nous retrouver à la Cour Suprême N/Réf 347/Cakda/12 et nous nous demandons ce dont est devenu notre dossier qui n’attend qu’un rapport de ladite Cour pour entériner la décision de la Cour d’appel qui n’était pas du goût de Pride et de son conseil », relève le secrétaire général de l’Association des Ex-Travailleurs de Pride Forasol pour la Défense des Intérêt et la Survie (AEPDIS).
En effet, la situation, des ex-travailleurs est préoccupante, surtout que des indigents meurent par dizaine et ils se demandent jusqu’à quand cette situation de misère indescriptible qu’ils vivent va durer. Car, le silence qui entoure ce dossier a pour but de pérenniser leur souffrance et de les pousser dos au mur. En définitive, les ex-travailleurs de Pride Forasol, disent se tourner vers les plus hautes autorités de la transition pour qu’une issue favorable leur soit trouvée.
Nos tentatives pour entrer en contact avec Me Thomas Dingamgoto pour avoir sa version des faits ont été vaines.

Sabre Na-ideyam