

Dans le cadre de la Journée Mondiale de la Population, l’Association tchadienne pour le bien-être familial (ASTBEF) a fait des plaidoyers en faveur des femmes et des filles en cette période de pandémie de Covid-19.
La crise de la COVID-19 a de graves répercussions sur les individus, les communautés et les économies du monde entier. Néanmoins, tout le monde n’est pas touché de la même manière. Les femmes, qui représentent la grande majorité des agents de santé de première ligne, sont exposées au coronavirus de façon disproportionnée. Partout dans le monde, les chaînes d’approvisionnement sont confrontées à des perturbations qui ont une incidence sur la disponibilité des contraceptifs et les risques de grossesses non désirées s’en trouvent ainsi démultipliés. C’est dans cette optique qu’en cette journée mondiale de la population (Ndlr, 11 juillet), la directeur exécutif de l’Association tchadienne pour le bien-être familial (ASTBEF), Dr Judith Mogodé a fait un point de presse pour sensibiliser sur les besoins en santé sexuelle et de reproduction et de vulnérabilités des femmes et filles pendant la pandémie de Covid-19. « L’ASTBEF et ses alliés convient toutes les parties prenantes à entamer une conversation nationale sur la nécessité de protéger la santé et les droits des femmes et des adolescentes, ainsi que la nécessité de protéger les travailleurs de première ligne qui assurent le suivi des services de planifications familiale et de santé maternelle pendant la crise », indique Dr Judith Mogodé. Elle plaide par ailleurs pour le décret d’application de la loi n°006 portant promotion de la santé de reproduction et pour une éducation à la santé de la reproduction adaptée au contexte tchadienne.
Alors que les pays adoptent des mesures de confinement et que les systèmes de santé peinent à faire face à la crise, les services de santé sexuelle et reproductive sont relégués au second plan et la violence basée sur le genre s’intensifie.
Une analyse récente du Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA) souligne que 47 millions de femmes vivant dans des pays à revenu faible ou intermédiaire seraient dans l’impossibilité d’accéder à des moyens de contraception modernes et que 7 millions de grossesses non désirées seraient à prévoir si les mesures de confinement étaient prolongées de six mois et que les services de santé continuaient à être considérablement perturbés.
En outre, 31 millions de cas supplémentaires de violence basée sur le genre seraient également à prévoir. L’interruption des interventions de l’UNFPA sur le terrain pourrait donner lieu à 2 millions de cas de mutilations génitales féminines et 13 millions de mariages d’enfants évitables entre 2020 et 2030.
Par ailleurs, un nombre disproportionné de femmes ont des emplois précaires et souffrent plus sévèrement des répercussions économiques de la COVID-19. À l’échelle mondiale, près de 60 % des femmes travaillent dans l’économie informelle et sont exposées à un risque accru de pauvreté. Le travail domestique non rémunéré effectué par les femmes a augmenté en raison de la fermeture des écoles et de l’accroissement des besoins des personnes âgées.
Les communautés marginalisées sont durement touchées par la pandémie, ce qui creuse les inégalités et menace de compromettre les efforts visant à ne laisser personne de côté dans le cadre d Programme de Développement Durable à l’horizon 2030. Les initiatives nationales de lutte contre la COVID-19 jouent un rôle fondamental : elles détermineront la vitesse à laquelle le monde va surmonter cette situation et si nous pouvons atteindre les Objectifs de Développement Durable.