Province : la ville d’Am-Timan coupée des autres villes par les eaux des pluiesProvince : la ville d’Am-Timan coupée des autres villes par les eaux des pluies

User icon Par Ibrahim Adam

Depuis déjà deux ans, à chaque fois que la saison pluvieuse commence, la route qui mène à Am-Timan connait une forte inondation qui la coupe totalement des provinces voisines. La situation est devenue très difficile encore cette année pour la population de cette province. Les activités économiques sont au ralenti.

Le trajet Mongo – Am-Timan a fait pendant longtemps l’objet d’un possible bitumage, mais le projet n’a pas vu sa concrétisation. C’est pourquoi, depuis l’année dernière, la route est devenue impraticable pendant la saison des pluies. A 75 kilomètres de la sortie ouest d’Amtiman, précisément dans le village Darasna, l’eau a débordé jusqu’au point de monter sur le pont qui sert d’un passage des véhicules. Une route totalement inondée. Le passage dans ce lieu est conditionné par la pirogue. Les voyageurs et les habitants sont obligés de traverser sur des pirogues. Les commerçants sont obligés de faire passer les marchandises sur les pirogues. Pourtant, Amtiman réputé être le “grenier du Tchad”, puisque la province alimente les villes voisines en céréales et en poissons, mais assez souvent, la saison pluvieuse rend impraticable l’axe Mongo-Amtiman et surtout le trajet Aboudeia-Amtiman, Haraze Mangueigne – Amtiman. Pour aller à Amtiman, il faut laisser le véhicule à Darasna à 75 km et puis traverser par la pirogue ensuite trouver des véhicules de l’autre côté qui vont mener à la ville d’Amtiman. “J’ai souffert en venant ici, on a monté sur la pirogue et la traversée prend 40 mn à 1h”, se lamente un voyageur très fatigué.
Cette situation lamentable, se passe au vu et au su des responsables de la province sans qu’ils lèvent les petits doigts pour aménager cette route pourtant principale. “Où sont les députés de cette province ? Ils doivent être aux chevets de la population“, s’interroge un voyageur avec un air fâché. En temps normal, le cas d’inondation doit être le souci majeur de chaque autorité et les travaux d’aménagement de la route existante doivent être faits en amont pendant que le papier sur le projet de bitumage soit suivi en aval. Des députés en passant par le gouverneur jusqu’aux maires de la province, doivent plaider ce cas à l’Assemblée nationale, au gouvernement et auprès des ONG susceptibles d’aider. “Dommage, rien n’est concrètement fait”, s’insurge un jeune de la province.

Le prix des denrées alimentaires grimpe

Quand la saison pluvieuse commence, la ville est enclavée et le prix des produits alimentaires grimpe à Amtiman à cause des inondations. Pour Hamid Abdel Aziz, responsable de l’Association des jeunes leaders du Salamat (AJLS) “le trajet ne vas pas du tout, on ne voit que de l’eau partout. La ville forme une sorte d’ile visiblement écartée et enclavée“. Ceci laisse expliquer que, les inondations écartent Amtiman de toutes les provinces. Elles ralentissent les activités commerciales de la ville et augmentent par la suite le prix des produits alimentaires. Ces inondations impactent directement la vie économique de la population mais aussi et surtout la santé qui est primordiale. Il est impossible d’évacuer des malades d’urgence en cette saison, par ce que l’ambulance comme tout autre véhicule ne peut pas traverser.
Pour Hamid Abdel Aziz, la population de la ville assiste très souvent suite aux inondations, à la montée à double le prix des denrées importés dans la ville d’Amtiman. Tout devient cher à cause de la route coupée mais à cause aussi des gymnastiques que les commerçants font pour apporter les marchandises. “Nous apportons du sucre et quelques produits d’Haraze Mangueigne, mais maintenant l’axe est déjà bloqué. Nous retournons à l’axe N’Djamena, là même c’est déjà bloqué à Darasna. Qu’est ce qu’on va faire ?“, se plaint un commerçant dans l’anonymat.
L’Etat doit désenclaver la province à travers le bitumage de grands axes dont le projet est mis en veilleuse depuis des années. Ce qui facilitera le trafic et le développement de l’économie dans cette province considérée comme le grenier du Tchad. Car la route du développement passe par le développement de la route dit-on.