Production animale; L’élevage fait vivre 40% de la population tchadienneProduction animale; L’élevage fait vivre 40% de la population tchadienne

User icon Par MAHAMAT ADOUM TIDJANI

L’élevage constitue l’un des piliers de l’économie nationale. Il contribue dans l’ordre de 37% au Produit Intérieur Brut (PIB) selon les récentes statistiques du ministère des Finances en 2017.

Le Tchad avec ses 94 millions de têtes de bétail est le principal pourvoyeur de viande en Afrique centrale et au delà de la sous-région. Des statistiques récentes du ministère des Finances et du Budget renseignent sur l’apport non négligeable de cette filière dans l’économie nationale. Hors secteur pétrolier, il constitue la première contribution au PIB car sa part dans les exportations varie de 30 à 50%. Les systèmes pastoraux contribuent pour 37 % au PIB agricole et 14 à 20 % au PIB national. Les systèmes pastoraux font vivre 40 % de la population. Les exportations sont dominées par les ventes au Nigeria qui ont été estimées à partir des achats et abattages faits au Nigeria. Considérant 160 kilogrammes de viande par animal on peut estimer l’exportation vers le Nigeria à 160 000 tonnes par an en ajoutant les autres pays (RCA, Cameroun, Soudan, Lybie) on peut estimer entre 200 et 300 000 tonnes par an selon les mêmes statistiques de 2017 du ministère des Finances.

Cependant les exportations des animaux de manière clandestine sur pied constituent une perte pour l’économie même si les statistiques à ce sujet ne sont pas disponibles étant que le trafic est fait sur pied. Depuis 2104 avec la menace terroriste de la secte Boko Haram, oblige les éleveurs à ouvrir d’autres itinéraires. Ils empruntent par exemple le trajet Bitkine-Melfi dans le Guéra en passant par Bousso-Kélo-Pala avant de rallier le Cameroun et le Nigéria. Ou encore ils passent le circuit qui traverse la région du lac Tchad, particulièrement actif en saison sèche et approvisionnent en partie le marché de Maiduguri. L’essentiel des animaux de race Kouri  passerait par Diffa  au Niger. Le circuit  nord passe par Ngueli et rejoint Maiduguri au Nigéria. Il est actif toute l’année et draine les troupeaux d’exportation en provenance des marchés situés au Centre et au Nord du pays. Avec ces itinéraires, les animaux arrivent au marché du Cameroun ou du Nigéria après 27 à 28 jours de marche. Certains animaux sont morts en route suite au problème de pâturages ou de maladies. Pour permettre à leurs bêtes de reprendre leur forme des éleveurs font le retapage c’est-à-dire qu’ils font paitre le bétail pendant quelques avant de reprendre le chemin et arrivent parfois aux marchés du Cameroun au bout de deux mois de route.

Dans l’optique d’éviter les exportations clandestines et veiller sur la commercialisation des produits d’élevage afin de booster davantage l’économie, le gouvernement a fait quelques réalisations depuis quelques années. Aménagement de 7 marchés à bétail (Peni, Roro, Amtiman, Ati, Bokoro, Abéché, Moîto). La Construction des abattoirs modernes destinés essentiellement à l’exportation des viandes (Djarmaya, Moundou, etc.) qui ambitionnent de traiter 200.000 tonnes de viande par an et d’améliorer le traitement des cuirs et peaux. Un axe commercial est constitué de marchés de collecte, d’une piste de convoyage aménagée avec des points d’eau commerciaux distants de 15 à 25 kilomètres, y compris les points d’eau existants et de poste de sortie.

Gédéon N. Wala