Prévention et gestion non violente des conflits au Tchad,Le citoyen, un acteur incontournablePrévention et gestion non violente des conflits au Tchad,Le citoyen, un acteur incontournable

User icon Par Ibrahim Adam

Dans un pays comme le Tchad qui a connu des décennies de guerre, donc de conflits multiples, la consolidation de la paix doit être la priorité aussi bien pour les gouvernants que pour les citoyens. Plus que tout autre acteur, la population a un rôle de premier ordre pour prévenir et gérer les conflits de manière non violente. Parce qu`ils constituent une entrave au développement socioéconomique du pays.

S’il y a une chose dont la récurrence est une évidence au Tchad, c’est bien les conflits. Ils sont multiples, ayant des fondements politiques, communautaires, religieux ou découlant de la gestion des ressources naturelles. Cette récurrence est accentuée par la pauvreté et le chômage auxquels s’ajoutent la marginalisation et l’injustice. L’ignorance n’est pas également à exclure. Mais quelle que soit la cause, quelle que soit leur durée, quelles que soient leurs conséquences, les violences ne cohabitent en aucun cas avec le développement auquel aspirent les citoyens.
Il est également établi que dans le contexte du Tchad, le citoyen devrait comprendre que la paix ne peut venir d’ailleurs. Chacun doit mettre la main à la pâte pour y arriver. Le fait même d’être citoyen d’un pays est une grosse responsabilité, comme le souligne M. Mbété Félix Nangmbatenan. D’après lui, le citoyen est celui-là qui construit la Nation et qui a des droits mais aussi des devoirs. Il doit donc travailler à ce « qu’on ne mette pas en péril les bases de l’Etat-Nation et de la citoyenneté. Le citoyen est appelé à défendre la paix et la stabilité du pays puis la bonne gestion des ressources du pays. Et donc pour prévenir les conflits le citoyen doit apporter les premières solutions à tout conflit. Appeler à l’apaisement ».
Pour résoudre efficacement les conflits, d’autres spécialistes conseillent aussi de mettre en pratique les systèmes de valeurs tels que : «le respect de soi et de l’autre, le respect du patrimoine commun et celui d’autrui, l’estime, la promotion de l’éthique dans la société et l’égalité de tous sans oublier l’amour de la patrie ».
Tous ces facteurs ne produiront pas d’effets sans le dialogue. Cette approche est à développer au niveau politique et entre les communautés. C’est par elle que l’on pourrait s’approprier la gestion non-violente des conflits. D’après le sociologue M. Mbété Félix Nangmbatenan, il faut que chacun écoute le point de vue de l’autre. Il faut que les parties en conflit arrivent enfin à se réconcilier sous l’égide d’un homme intègre, qui tranche dans la vérité et l’amour pour repartir sur de bonnes bases. « Il faut également valoriser l’humanité et la citoyenneté » propose le journaliste M. Abdelaziz Hassan Youfedi. Une paix réelle ne peut se réaliser sans l’implication de tous les citoyens qui sont au cœur de tout développement.

Cet article est réalisé par le Réseau des Journalistes pour l’Humanitaire et le Développement durable au Tchad (RJHDT) dans le cadre du projet « Medias et prévention des conflits au Sahel », mis en œuvre par le Réseau Nigérien des Journalistes pour l’Education et le Développement (RENJED) et financé par l’Union Européenne à travers l’UNICRI.