Opinion : « JE NE SUIS PAS CHOQUÉ PAR LES PROPOS DE SALEH KEBZABO »Opinion : « JE NE SUIS PAS CHOQUÉ PAR LES PROPOS DE SALEH KEBZABO »

User icon Par Ibrahim Adam

La récente sortie du Président de l’UNDR, a créé une polémique. Si certains ont condamné ses propos, d’autres trouvent que c’est une triste réalité qui a été dite. Mais dans la foulée, un citoyen propose plutôt la solution suivante. Lisez l’opinion de Mahamat Saley Ahmat Nakour.

Le président du parti UNDR SALEH KEBZABO a défrayé la chronique en tenant des propos que certains ont trouvé choquants et dangereux, lesquels propos, même si je ne les partage pas, ne me choquent pas outre mesure.

  • D’abord il faut se mettre à la place des agriculteurs pour comprendre la situation qu’ils vivent. La majorité de cette agriculture dévastée est une agriculture de subsistance, faite à main nue, à la houe, au daba, à la charrue, avec à la clé beaucoup de sueurs et beaucoup de fatigue. Après des mois d’attente et beaucoup de chance, ils arrivent à récolter quelques sacs de ce dur labeur. Mais si tous ces efforts sont réduits à néant parce que des milliers de bœufs déferlent dans ces champs sans que les propriétaires ne réagissent, sans qu’il n’y aient indemnisations des victimes, cela pose problème. Les revenus de ces maigres récoltes permettent aux paysans d’envoyer leurs enfants à l’école, de subvenir à leurs besoins, je sais de quoi je parle.

-L’élevage que nous voyons aujourd’hui n’est plus cet élevage de subsistance, qui alimentait les villes en lait et en viande, c’est devenu un élevage intensif, industriel. Ce n’était non plus le “Mbororo” solitaire à la tête d’une dizaine de bœufs qui jadis cohabitait avec les autochtones. Et, il n’y a jamais eu et n’y aura jamais un champ qui va dévaster un troupeau de bœufs, mais il y a toujours eu des bœufs qui dévastent des champs, c’est ça la réalité.

Pour remédier à tous ces problèmes, je propose les idées suivantes :

-La création d’un fonds d’indemnisation des victimes du monde rural. Ce fonds sera destiné à venir en aide aux agriculteurs qui verront leur champ dévasté par les bœufs incontrôlés, aux éleveurs qui verront leur troupeau décimé suite aux guerres agriculteurs-éleveurs. Enfin, ce fonds sera financé par des prélèvements automatiques et obligatoires sur toute exportation des produits d’agriculture et d’élevage, à l’exemple du sésame, de l’arachide, du coton et d’autres…

-La nomination à la tête des administrations territoriales des personnes irréprochables, des agents au fait des réalités locales, des énarques ou bien même des filles et fils de ces régions.
Ces propositions sont valables dans toutes les régions du Tchad où les conflits agriculteurs-éleveurs sont prégnants. L’Etat doit endosser son rôle de pompiers pour éteindre ces conflits qui prennent de plus en plus d’ampleur.
Notre maison commune, le Tchad brûle, et nous n’avons pas le droit de regarder ailleurs.

MAHAMAT SALEH AHMAT NOKOUR