
Beaucoup de filles quittent leurs villages pour venir s’installer en ville dans l’espoir de trouver un travail ou s’offrir le luxe de la capitale. Une fois à N’Djaména, la plupart se lance dans les travaux domestiques qui restent à ce jour le seul rampar de ces filles.
Ainsi, elles deviennent cuisinières, blanchisseuses, nounous… chez certaines personnes nanties de la capitale.
Malheureusement, ces jeunes femmes et filles se confrontent à beaucoup de difficultés. Leur quotidien est fait d’injures, des sévices corporels, d’agressions sexuelles et parfois des accusations sans fondement.
Une femme que nous avons interrogé et qui a requis l’anonymat nous a confié qu’elle s’est engagée dans les travaux domestiques pour élever ses enfants après le décès de son mari.
« Je suis veuve depuis 5 ans aujourd’hui. Après la 2ème année de la disparition de mon mari, je me suis engagée dans ce travail pour pouvoir élever mes enfants », confie-t-elle.
Cette femme a ensuite ajouté qu’elle était bien traitée au début et qu’elle percevait son salaire à terme échu mais après un temps sa situation est devenue critique.
« J’ai fait 1 an et demi avec cette famille. Au début, on me traitait bien, on dirait une membre de la famille. Mon salaire passait normalement. Mais après un temps, je ne touche plus à mon salaire. J’ai fait 6 mois sans être payée », laisse-t-elle entendre.
Une autre domestique du nom Dénembaye Merveille que nous rencontrée dit être victime d’abus sexuelle de la part de son patron à l’absence de sa femme.
« Mon patron a abusé sexuellement de moi à l’absence de sa femme et c’était mon jour d’ovulation. Je suis tombée enceinte. Il m’a menacé de ne pas prononcer son nom quand mes soeurs vont me demander », nous confie-t-elle avec beaucoup de peines.
À l’exemple de ces femmes, beaucoup de domestiques sont victimes de mauvais traitements de la part de leurs patrons. Certaines gardent le silence pour ne pas perdre leur boulot, d’autres sont menacées.
Le Ministère de la Femme, de la Famille et de la Protection de l’Enfance, et les Organisations de Défense des Droits des femmes doivent sensibiliser ces femmes sur leurs droits afin de réduire leurs souffrances.
Sainta Love