Mme Ndjelar Koumadji Mariam, Présidente de l’UNAT : « Nous assumons notre appartenance à la majorité présidentielle, mais nous gardons libre nos opinions et nos positions »Mme Ndjelar Koumadji Mariam, Présidente de l’UNAT : « Nous assumons notre appartenance à la majorité présidentielle, mais nous gardons libre nos opinions et nos positions »

User icon Par Ibrahim Adam

Ndjelar Koumadji Mariam est présidente du parti Union Nationale pour l’Alternance au Tchad (UNAT). L’une des rares femmes a dirigé un parti politique au Tchad. Installée à Paris en France, elle mène la lutte de l’alternance politique dans le respect de la démocratie en Afrique et précisément au Tchad. Elle livre ici sa vision de la politique tchadienne bien qu’installer à l’extérieur du pays.

Madame la Présidente, quelle lecture faites-vous de la politique au Tchad en tant que femme leader d’un parti ?

Par définition, la politique c’est la gestion de la cité; et la gestion d’une cité ne vient pas seulement des hommes, mais c’est une affaire d’Etat qui ne doit pas tenir compte du genre. S’engager dans la politique relève simplement d’une conviction et d’un projet de société. Etre une femme à la tête d’un parti politique n’a rien d’extraordinaire et l’expérience a montré que les femmes gouvernent mieux que les hommes. Prenons par exemple le cas du Libéria avec Madame ELLEN Johnson Sirleaf, la Centrafrique avec Madame Catherine Samba Panza, le Brésil avec Madame Dilma Rousself… Bref, toutes ces femmes ont gouverné sans s’accrocher au pouvoir. C’est pourquoi, je crois que notre société doit encourager ses filles à jouer un rôle de premier ordre en politique pour une véritable paix, une réconciliation et l’amorce d’un véritable développement économique et social.

De quelle borne politique est votre parti l’UNAT ? Majorité présidentielle ou opposition ? Et pourquoi le choix ?

Nous assumons notre appartenance à la majorité présidentielle, mais nous gardons libre nos opinions et nos positions. Quand ça va, nous approuvons car nous sommes des amis loyaux et pas des suivistes. D’ailleurs, vous pouvez vérifier que nous avons toujours dénoncé quand ça ne va pas et faisons toujours des propositions. Nous sommes un parti responsable et surtout nous œuvrons pour le bien du Tchad.

Vous êtes l’une des rares femmes présidente d’un parti politique mais par contre vous résidez à l’extérieur du pays. Comment peut se faire la lutte pour espérer briguer la magistrature suprême ?

Oui, c’est un choix qui est en cours d’études avec les instances du parti et très prochainement vous serez informé. Pour la distance, toute lutte se fait étape par étape et de nos jours le monde est un village planétaire. Les distances n’existent plus grâce aux moyens de communication dont nous disposons. Cette situation n’est que temporaire car je suis en Europe pour des raisons personnelles et professionnelles. C’est une situation absolument temporaire.

L’élection présidentielle est pour avril 2021. Seriez-vous candidate ? Si oui, comment cela peut être possible puisque vous vivez à l’extérieur et surtout que votre parti n’est pas très connu des Tchadiens…

Je trouve inexplicable qu’environs 80% de la population de notre papa (la jeunesse) soit interdite de se présenter à la magistrature suprême du Tchad.

Le code électoral ne me permet pas personnellement de me présenter compte tenu de l’âge minimum fixé par les textes. Je trouve inexplicable qu’environs 80% de la population de notre papa (la jeunesse) soit interdite de se présenter à la magistrature suprême du Tchad. Nous restons un parti respectueux des textes même quand ils ne nous conviennent pas ou lorsqu’ils excluent une bonne frange de la population. Mais nous sommes un parti avec plusieurs membres. Nous allons étudier la situation des autres camarades compatibles avec la loi électorale ainsi que celle de notre coalition pour annoncer la décision de l’UNAT. Mais personnellement, je continuerais les actions et étudierais avec mes camarades les autres échéances électorales.

Propos recueillis par

Sabre Na-ideyam