
Le ministre de l’Environnement, de la Pêche et du développement Durable, Mahamat Ahmat Lazina, a pris, le 31 mai dernier, un arrêté suspendant le délégué de l’environnement dudit ministère pour la province du Salamat, l’ingénieur Hassan Brahim Ali, pour « manquements administratifs ». Alors qu’en réalité, ce dernier est en congé régulier et a reçu une autorisation d’absence du gouverneur.
L’arrêté n°015/PCMT/PMT/MEPDD/DGTEDD/DEELCPN/21 portant suspension de Hassan Brahim Ali de ses fonctions de délégué de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable, de la province du Salamat, comporte une ambiguïté, une incohérence en matière de procédures administratives. Selon les documents que nous disposons (Ndlr, arrêté accordant un congé administratif régulier de deux mois au délégué et l’autorisation d’absence à Hassan Brahim Ali), signés du gouverneur de la province du Salamat, le général Yambaye Massira Abel, fait de l’accusé, Hassan Brahim Ali, de fait une victime d’abus de pouvoir ou de problèmes de communication. D’abord, en administration, on ne peut suspendre une personne sans qu’elle ne soit notifiée afin de lui permettre de fournir d’explication quant à la charge qui pèse sur elle. Le motif de suspension qu’a évoqué le ministre, Mahamat Ahmat Lazina, « manquements administratifs » est-il suffisant pour une suspension immédiate ? En effet, pour mémoire, le ministre de l’Environnement, de la Pêche et du Développement Durable était en visite dans la province du Salamat, plus précisément, au Parc National de Zakouma sur invitation de l’African Parks Network (APN). Selon nos informations, il est question d’une visite non officielle puisque ni l’administration provinciale, ni la délégation en charge de l’Environnement représentant le ministère au niveau déconcentré n’ont été informées du déplacement ou de la visite. Ce qui permet de dire que cette visite était non officielle. En sus, l’accusé avait une autorisation d’absence dument signée par le Gouverneur de la Province le 10 mai 2021, lui permettant de voyager avec sa famille pour des problèmes de santé. « En plus d’avoir une autorisation d’absence, je suis en congé administratif régulier de deux mois, débutant du 25 mai au 25 juillet 2021, par arrêté signé le 20 mai 2021 portant le numéro N°028/PR/MATCA/PSA/SG/2021 du 10 mai 2021 », explique la victime (voir en pièces-jointes).

Alors que l’administration provinciale a expliquée et fournie une copie de l’autorisation d’absence du 16 au 26 mai inclue pour montrer au ministre que l’intéressé est en règle, ce dernier s’est offusqué en le suspendant sans autres raisons tout en indiquant que l’autorisation prendrait fin le 26 mai donc déjà expirée faisant fi de l’état de la route. D’ailleurs, selon le code de travail, le congé administratif régulier est légal et chaque fonctionnaire à droit à son congé et avant une suspension quelconque, il faut respecter les procédures qui sont de vérifier les faits et de notifier à l’intéressé pour d’amples explications avant de prendre une décision pour sa suspension ou sa révocation. Malheureusement, tout ce processus a été ignoré par le ministre Mahamat Ahmat Lazina.