

Mahmoud Ali Seid, président de la Coalition des Associations de la Société Civile pour l’Action Citoyenne (CASAC), après sa sortie sur l’utilisation des réseaux sociaux au Tchad, s’explique ici pourquoi cette sortie il y a quelques semaines puis revient sur la pandémie de Covid-19 qui ravage le monde et les futures échéances électorales.
Il y a quelques jours, vous avez alerté sur l’utilisation sur les réseaux sociaux. Vous avez appelé les Tchadiens à l’utiliser avec rationalité. Pourquoi cet appel ?
Les réseaux sociaux restent des outils de communication excellente donc très importante. Ils doivent en temps normal être utilisés pour le rapprochement sociétal et pour des recherches. Malheureusement au Tchad, ils sont utilisés avec incohérence et cela participera sans nul doute à la destruction de la société. Au niveau des réseaux sociaux, nous avons fait un constat irréfragable comme quoi, les Tchadiens l’utilisent pour prêcher des discours de haine, des messages de déstabilisation, de désunion, de tribalisme et de régionalisme, etc. L’objectif ultime de ces messages était donc de ruiner la marche irréversible que connaît notre pays. Aujourd’hui, des jeunes voire même des mineures se livrent outrancièrement aux insultes, aux actes obscènes sur les réseaux sociaux… C’est pour cela que nous avons appelés les Tchadiens à l’utiliser avec tact, avec rationalité pour qu’ils ne soient pas une bombe à retardement. La construction d’un pays c’est l’effort de tout le monde. Et l’utilisation des réseaux sociaux doivent participer au développement de notre pays que plutôt à sa destruction. Je suis relativement choqué, estomaqué voire même stupéfait par le comportement cybernétique de certains compatriotes juste pour détruite ce moulus vivendi républicain qui règne dans notre pays. Pis, des hommes âgés et intellectuels qui pondent des articles de désunion. Et vous savez que tout ce qui va à l’encontre du vivre ensemble nous touche. Nous sommes en droit de répondre et de rappeler à l’ordre. Nous à Casac, nous disons non à ces genres de comportement qui frisent l’indécence. Essayons de sauvegarder la paix que nous avons.
Plus de trois mois après la pandémie de Coronavirus, quelle analyse faites-vous de la situation sociale actuelle ?
Permettez-moi avant tout de faire d’abord la genèse de cette situation. Vous conviendrez avec moi qu’au mois de mars, le chef de l’Etat était sur le terrain au Lac Tchad pour combattre la nébuleuse Boko Haram. Entre-temps, il y a une commission qui était mise sur place pour gérer la pandémie. La commission a fait son bonhomme de chemin. Un temps après, il est de bon aloi de faire une rétrospective sur ce qui a été fait et ce qui manque étant donné même que toute œuvre humaine n’est pas parfaite. C’est dans cette optique que le président a dissout l’ancienne commission pour mettre sur pied un nouveau comité avec plusieurs sous-commissions. Un travail spectaculaire et méritoire a été abattu en un laps de temps faisant rabaisser la chaine de contamination. Tout cela, grâce aux mesures prises par le gouvernement. Et c’est au vue de ce travail scabreux que le chef de l’Etat a passé le bâton de commandement aux ministres des Affaires étrangères et de la Santé. En tant qu’acteur de la société civile, nous ne pouvons qu’applaudir ce travail salvateur.
D’ailleurs, nous sommes la croix entre le gouvernement et la population donc quand c’est appréciable, il faut le dire à haute et intangible voix. Des mesures fiscales, allant à la gratuité d’eau et d’électricité, jusqu’à la distribution des vivres aux couches vulnérables, etc. tout cela est à apprécier. Aussi, le recrutement de plus d’un millier des agents de la santé permet de participer à la lutte contre la pandémie. Je pense donc raison gardé que le chef de l’Etat a posé des actes qu’il faut saluer. L’appréciation reste individuelle mais du moins l’honnêteté intellectuelle veut qu’on reconnaisse le travail fait par le gouvernement. Ceux qui en doutent le font par naïveté. Je m’inscris donc en faux et en antagonisme contre certaines sorties qui remettent en cause l’action gouvernementale.
Et que dites-vous, en tant qu’acteur de la société civile du report sans cesse depuis des années des élections au Tchad ?
Personnellement, je ne suis pas au fait, de causalité endogène qui avait poussé les acteurs publics à proroger les élections. Cependant, étant donné que les élections sont une affaire citoyenne avant d’être publique, je peux simplement dire, en ma qualité de citoyen que c’est le contexte économique et social jalonné par le terrorisme. Ce sont donc des contraintes exogènes au gouvernement et aux acteurs politiques qui ont poussé au report. Mais pour le moment, il y a un nouveau chronogramme donc ce que nous saluons. Nous pensons raison garder que le gouvernement a prit une bonne décision pour que les élections futures se fassent dans un climat apaisé. Pour cela, il faut que nous ayons des comportements républicains, citoyens, qui relaient au second plan nos désidératas personnels.
Mais on constate que certains ont choisi la voie des armes que celles des urnes…
La composition d’un pays comme une équipe de football. Il faut les meilleurs, les bons, les moins bons et les médiocres. Mais pour ceux qui ont regagné de regagner la rébellion, je pense que ce sont des individus égarés qui pensent que participer au développement d’un pays passe encore par les armes. On ne peut pas détruite la paix, la stabilité, le développement sur l’autel de ses propres intérêts. Dans ce cas d’espèce, ils doivent être traduits devant les juridictions compétentes car ils ont choisi le terrorisme international. La démocratie est une construction ad vitam donc elle se fait petit à petit. Et le constat est que le Tchad a fait un bond en avant. Il est donc inadmissible de nos jours d’avoir recours aux armes pour chercher le pouvoir. Nous ne voulons plus du recul dans notre pays donc nous n’accepterons plus des comportements irrationnels. Que des individus animés par des esprits sataniques ne pensent pas pouvoir modifier l’ordre établi par les forces vives du pays.
Propos recueillis par SN