
Après avoir passé plus de 3 ans à la tête du ministère de la Justice, Djimet Arabi, le garde des Sceaux a passé le flambeau dans le cadre du gouvernement d’union nationale, à Mahamat Ahmat Alhabo, ancien ministre de la Justice du 30 août 2000 au 12 août 2001.
Comme toute mission normale, celle de Djimet Arabi a pris fin le 2 mai dernier, avec le remaniement du gouvernement de transition dirigé par Pahimi Padacké Albert. Pour le ministre sortant de la Justice, Djimet Arabi, la justice étant le socle sur lequel se repose tout Etat démocratique qui aspire à la paix, à la démocratie, à la liberté et à légalité, celle du Tchad ne sera pas en marge de celle des autres pays. C’estest dans ce cadre qu’il a eu à lancer un vaste chantier de reforme fondé sur la politique sectorielle de la Justice qui a permis au renforcement du personnel judiciaire par le recrutement de 380 magistrats et greffiers. « En plus de cela, l’adoption de l’ordonnance portant attribution, organisation et fonctionnement du corps de la police judiciaire, de la loi régissant l’aide et l’assistance juridique entre autres ont permis à notre justice de se démocratiser », se réjouit-il. En sus de cet arsenal juridique, Djimet Arabi indique obtenir les acquisitions infrastructurelles, notamment la construction et l’opérationnalisation de la maison darrêt et de correction de Klessoum.
Les questionnements du ministre entrant sur le fonctionnement de notre justice
Avant de se poser des questions sur un certain nombre de problème qui mine la justice tchadienne, Mahamat Ahmat Alhabo, a pris lengagement solennel de ne pas sy mixer dans le travail des juges. « Je ne donnerai aucune instruction en faveur dun tel justiciable au détriment de tel autre. En retour, je serai intraitable avec les magistrats ripoux. Linspection générale doit rester éveillée, alerte pour sanctionner sévèrement les indélicatesses », prévient Mahamat Alhabo, le nouveau garde des sceaux. Solennellement, le ministre entrant demande aux populations, aux groupes dinfluences et autres faiseurs de décisions, à ses amis et à ses proches de sabstenir de venir à la chancellerie solliciter une quelconque faveur judiciaire. « Les juges rendent les jugements au nom du peuple et en leur intime conviction. Cette règle sacrée doit être respectée par tous », rappelle-t-il. Selon lui, toutes les Constitutions modifiées du Tchad, le titre II portant sur les libertés, des droits fondamentaux et des devoirs na pratiquement changé. Cest ainsi quil se demande comment comprendre que dans un Etat de droit, que les opinions exprimées des compatriotes soient condamnées ? Comment comprendre que des Tchadiens et Tchadiennes marchant en chantant lhymne national soient gazés, interpellés, condamnés et même quelquefois tués à coup de balles réelles ? Beaucoup dautres questions lui taraudent lesprit et que tous ensemble, les réponses seront trouvées afin que notre justice retrouve ses lettres de noblesse, rassure le nouveau Garde des sceaux.
Sabre Na-ideyam