Loi des finances 2019, un budget  établi sur la croissanceLoi des finances 2019, un budget établi sur la croissance

User icon Par Ibrahim Adam

Le projet de loi des finances pour l’exercice 2019 a été adopté par l’Assemblée nationale, le vendredi 28 décembre, après deux jours de discussions. C’est un budget établi sur la croissance économique pour cette nouvelle année qui débute.

Le budget pour l’exercice 2019 se chiffre, en recettes à 983, 003 milliards FCFA et en dépenses à 979, 975 milliards FCFA, soit un solde budgétaire global positif de 3,028 milliards FCFA. Il reste sur les 156, 375 milliards FCFA prévus, un besoin de 153,347 milliards FCFA à financer entièrement par les ressources extérieures.
Le gouvernement tchadien mise sur une production de pétrole de 114. 751 barils par jour, un cours de Brent à 65 dollars américains le baril, une décote de 5 dollars américains par baril et un taux de change de 555 f CFA pour un dollar américain. Il est prévu en 2019, le recrutement de 2 966 agents dans la fonction publique, notamment, 2 521 à la Défense, 445 à la sécurité publique et 1 365 agents aux ministères de la justice (magistrats et greffiers) et des Finances.

Tout en trouvant le budget réaliste, les députés, dans leurs discussions, ont dénoncé la corruption, le favoritisme, le népotisme et les détournements des deniers publics. Les élus du peuple ont aussi interpellé le gouvernement à assurer une bonne gestion des sociétés et entreprises étatiques ou paraétatiques comme la CotonTchad, la compagnie sucrière du Tchad (CST), les sociétés d’exploitations du ciment, entre autres. Les locataires du palais de la démocratie de Gassi ont appelé aussi à la bonne gestion des taxes collectées auprès de grandes firmes comme les brasseries ou les sociétés de téléphonie mobile.

Le ministre des Finances et du Budget, Allali Mahamat Abakar a rassuré que, « malgré les améliorations constatées, la situation des finances publiques demeure fragile et tributaire de la volatilité du prix du pétrole », avant de rassurer que le gouvernement est déterminé à poursuivre la rationalisation et l’amélioration de la qualité des dépenses, tout en œuvrant à la maximisation de la mobilisation des ressources domestiques hors pétrole.

Lors du conseil des ministres du vendredi 30 Novembre 2018, le gouvernement a reconnu que, le projet de loi, « décrit un environnement économique caractérisé par la faiblesse de la croissance au niveau de la sous région. Il reste marqué par le contexte sécuritaire précaire, les incertitudes sur l’évolution des cours du pétrole et, au niveau national, par les effets induits des grèves intervenues durant l’année 2018, l’aboutissement de la restructuration de la dette GLENCORE, ainsi que par la mise en œuvre satisfaisante du programme avec le Fonds monétaire international (FMI) ».

Le porte-parole du Gouvernement qui faisait le compte rendu, M. Oumar Yaya Hissein, a noté que, « l’économie tchadienne a renoué avec la croissance en 2018 d’un taux de 1,5 % après deux années consécutives de récession de l’ordre de -3, 7% en 2016 et -3,8% en 2017. Cette reprise de l’activité, s’explique par le retour du dynamisme dans le secteur pétrolier de l’ordre de 3,5% et les bons résultats de la bonne campagne agricole 2018/2019 ». Selon les services des finances, cette évolution favorable de l’économie nationale a eu un impact positif sur l’exécution du budget général de l’État 2018 et a inscrit le projet de loi de Finances 2019 dans un contexte de relance économique, s’appuyant entre autres sur, « une production du pétrole de 114. 751 barils par jour, un cours de Brent à 65 dollars américains le baril, une décote de 5 dollars américains par baril et un taux de change de 555 f CFA pour un dollar américain ». De ce fait, « la croissance économique en 2019 serait de l’ordre de 6,9%. Hors pétrole, le taux de croissance se situerait à 3% ». En janvier, les salaires des agents du public connaitront aussi un changement. C’est pourquoi selon le gouvernement, la loi des Finances entend, d’une part, respecter les engagements pris avec le FMI dans le cadre du programme de Facilité Élargie de Crédit, et d’autre part, refléter la volonté du gouvernement « à promouvoir l’emploi, à améliorer les conditions de travail et le pouvoir d’achat des fonctionnaires en portant de 50 à 65% les augmentations générales spécifiques ». Les soldes des militaires seront aussi versés intégralement.

Lors de ce conseil des ministres, le Chef de l’Etat, Idriss Déby Itno, a donné des instructions fermes au gouvernement en vue de procéder au réajustement de certaines rubriques dans ce budget, d’user de tous les leviers financiers, fiscaux et budgétaires susceptibles de permettre l’atteinte de ces objectifs visant à soutenir la croissance, à diversifier l’économie, à développer l’emploi et à consolider le redressement des finances publiques.

ADH