
A l’issue d’une deuxième assemblée générale extraordinaire tenue le 30 octobre 2020, dans la grande salle d’audiences du palais de justice, le Syndicat National du Personnel des Greffes (SYNAPGREF), reconduira sa grève à partir du 2 novembre prochain, pour multiples revendications.
Il s’agit du projet de révision du statut du personnel des greffes, les violations de la loi 010/2006 par certains magistrats et la tenue de la Commission Administrative Paritaire (CAP).
Pour le président du SYNAPGREF, Me Ngartebaye Enoch, la grève sèche de trois jours que lance le Syndicat National du Personnel des Greffes, est une grève d’avertissement. D’après lui, le SYNAPGREF a décidé d’entrer en grève, pas pour une gaieté de cœur, mais parce que le Syndicat National du Personnel des Greffes, a senti une condescendance de la part du ministère de la Justice. « Lors du préavis de grève de deux semaines allant du 16 au 30 octobre 2020, au niveau du ministère de la Justice on ne nous a pas appelé pour une réunion à l’effet de pencher sur ce préavis de grève. C’est ainsi que nous nous sommes dit qu’il faut entrer en grève pour exprimer notre ras-le-bol », clarifie Me Ngartebaye Enoch. Il souligne que le SYNAPGREF revendique concrètement la révision de la loi 010 régissant le corps de la greffe au Tchad. « C’est une loi de 2006, qui, en ce moment n’arrange pas tellement les greffiers. Raison pour laquelle, les greffiers ont demandé sa révision. Et l’avant projet de loi a été mis en circuit depuis 2014, mais jusque-là, ce texte n’a pas été adopté aux conseils des ministres », informe le président du SYNAPGREF. Me Ngartebaye Enoch, indique que le SYNAPGREF est très mécontent contre le gouvernement d’une manière générale et le ministère de la Justice en particulier. « Si rien n’est fait durant les trois jours de grève sèche, nous aurons encore d’autres actions d’envergure à mener. Nous sommes des syndicalistes et nous avons toujours des moyens légaux mis à notre disposition pour nous faire écouter. Donc, par rapport à ça, il n’y a pas d’inquiétude », rassure-t-il.
Pour rappel, le SYNAPGREF lors de sa première assemblée générale extraordinaire tenue le 16 octobre 2020, a examiné trois points, notamment le projet de révision du statut du personnel des greffes, les violations de la loi 010/2006 par certains magistrats et la tenue de la commission administrative paritaire. Au titre du premier point, l’assemblée générale a constaté le blocage du projet de loi portant révision de la loi 010 au niveau du ministère de la Justice. Au titre du deuxième point, l’assemblée générale a eu à relever plusieurs cas de violations flagrantes des droits des greffiers et d’abus d’autorité par certains magistrats. Elles se traduisent par l’immixtion intempestive dans les attributions et prérogatives des greffiers au mépris de la loi 010/2006. Au titre du troisième point, elle a déplorée le non tenu de la Commission Administrative Paritaire (CAP) durant l’année 2020, cette situation préjudicie à la gestion de la carrière des greffiers.