Les femmes scientifiques tchadiennes ont  présenté leurs travaux de rechercheLes femmes scientifiques tchadiennes ont présenté leurs travaux de recherche

User icon Par Ibrahim Adam


Sous l’égide de l’Ambassade de France au Tchad, le Réseau des Femmes Scientifiques Tchadiennes, a organisé une série d’exposés, qui a permis à ses membres de présenter leurs travaux de recherche le 17 juin 2021.

D’entrer de jeu, c’est l’ambassadeur de France au Tchad, Bertrand Cochery qui a souhaité la bienvenue aux membres du Réseau des femmes scientifiques tchadiennes. L’ambassadeur leur a encouragé de continuer dans le domaine scientifique et surtout en cette période de transition, les femmes ont droit au chapitre. Au total, elles sont quatre à passer à tour de rôle devant un public hétéroclite pour démonter de A-Z comment elles ont pu mener leurs recherches sur des thématiques aussi variées que complexes. La première à passer devant le public était Dr Edith Kadja Ngaba, elle est hydrologue, actuelle vice-présidente de l’Université de Doba. Son travail portait sur l’ « évaluation de la qualité de l’eau destinée à la consommation et à l’irrigation dans la ville de Sarh au Sud du Tchad ». Dans sa présentation, elle fait savoir que la ville est située entre deux cours d’eau à savoir le Chari et le Barko. Mais selon elle, les échantillons des eaux prélevées aux différents points de la ville que ce soit dans les puits ou dans les forages, l’on constate la présence du fer qui est au dessus de la norme. Cette présence de fer peut être due au réservoir de la nappe ou de la tuyauterie. Toutefois, Dr Edith Kadja Ngaba projette faire des recherches bactériologiques sur l’eau consommée par les Sarhois.
La deuxième intervenante, Dr Dénénodji Antoinette, géographe de formation enseignante chercheuse a présenté les résultats des travaux qui portent sur la « contribution de la télédétection pour cartographier les eaux de surface dans le Logone Oriental ». Après une présentation géographique de la province du Logone Oriental, elle note que cette province enregistre une bonne quantité pluviométrique. Mais son utilisation n’est pas faite de manière rationnelle dans le domaine agricole. C’est pourquoi, elle entend sensibiliser la population de la dite province pour une gestion efficace en eau pour la culture.
En troisième position, intervient Dr en Physique, Gotoum Nadjinangar, la seule au Tchad pour l’instant à avoir ce diplôme. Elle est vice doyen à la faculté de Farcha. Son thème est  porte sur l’« étude de collision non réactive monoflourure d’aluminium (AIF) avec l’hélium et le para-hydrogène».
A la fin, c’est une juriste qui a tenu le public en halène. Dr Vounsia Atchénémou, docteur en droit privé et des affaires, avocate au barreau du Tchad, par ailleurs, enseignante chercheuse à l’université de N’Djamena. «  Le droit du conjoint survivant », cas de la femme tchadienne. D’après elle, au Tchad, lorsque le mari meurt, est-il possible que sa femme l’hérite? Dans les coutumes traditionnelles, les femmes sont classées dans le droit successoral. Mais pour que la femme hérite son mari, il y a ce qu’on appelle la justification du droit, c’est-à-dire, l’existence d’un mariage l’égal. La présence du conjoint survivant à la dépouille de son mari. Et enfin la Dignité, c’est-à-dire la femme qui n’est pas indigne en d’autre termes, elle n’a pas tenté de tuer son mari. Si elle respecte ces conditions il est tout à fait normal qu’elle hérite son mari. Elle a démonté également au cas où la femme a les enfants avec son mari décédé ou pas. Toutes les exposantes ont relevé les difficultés rencontrées pour parvenir à leurs recherches. Elles demandent aux autorités de leur venir en aide pour approfondir leurs travaux ou en faire d’autres.
Le réseau des femmes scientifiques tchadiennes est créé en 2018 et compte actuellement une quarantaine de membres.


Dr Edith Kadja Ngaba, honorée par la France


L’enseignante chercheuse, Dr Edith Kadja Ngaba, est décorée par l’Ambassadeur de la France au Tchad, lors d’une cérémonie organisée dans l’enceinte de l’Ambassade. Les insignes de chevaliers de Palme d’Or académique. C’est l’une des plus hautes distinctions dans l’enseignement en France. Pour l’ambassadeur, Bertrand Cochery, Dr Edith Kadja Ngaba, est un modèle que les autres doivent emboiter le pas. Pour l’heureuse distinguée, cette distinction est le couronnement d’un long parcours jalonné de sacrifices. Cette cérémonie à vue la présence de la ministre de l’Enseignement supérieur, de l’Innovation et de la recherche scientifique, Lydie Beassoumnda et bien d’autres invités de marque.

Baoukoula Bienvenu