Les dix mois de périples des ex-otages de Boko Haram…Les dix mois de périples des ex-otages de Boko Haram…

User icon Par Ibrahim Adam

Après avoir passé dix mois dans la main de la secte Boko Haram, les trois tchadiens enlevés ont été libérés le 30 juillet dernier (Ndlr, enlevés le 30 octobre 2019 à Djougou Daria, lors d’un contrôle de routine dans le cadre de leur travail par 35 éléments de Boko Haram).

De prime à bord, le médecin chef de district de Ngouboua, Dr Besso Ernest Mahamat a tout d’abord demandé une minute de silence en mémoire de deux soldats tchadiens, eux aussi, enlevés, lors de l’attaque de Bohoma, qui a fait plusieurs morts du côté de l’armée nationale, égorgés par la suite devant Dr Ernest Mahamat et ses deux collègues. Dr Besso Ernest Mahamat, lors de la rencontre avec le ministre de la Justice a raconté comment ils ont été enlevés par 35 éléments de Boko Haram à Djougou Daria, à 4 Km de Ngouboua. Après 4 jours de marche, les trois otages de Boko Haram ont atteint la base de la secte à l’île de Blabol, au Niger. C’est de cette île que l’attaque de Bohoma qui a fait plusieurs morts du côté de l’armée nationale tchadienne a été planifiée. Cependant, raconte Dr Besso, la réplique de l’armée tchadienne (Ndlr, opération la colère de Bohoma) dirigé par le Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno, a été foudroyante. « C’est grâce à cette attaque que nous sommes encore vivant et qu’aujourd’hui vous nous voyez là ! », se réjouit le médecin chef de district de Ngouboua. Après la colère de Bohoma, Dr Besso et ses deux collègues ont pu soigner et opérer plus de 200 éléments de la secte Boko Haram sans aucune protection. Cela, dans l’optique de sauver leur vie qu’ils ont fait ce travail. « J’ai opéré ces personnes sans gan et sans autre moyen de sécurité grâce à l’aide de mes deux collègues, eux aussi sans moyen de protection », raconte Dr Besso Ernest Mahamat. De tout cœur, les ex-otages de Boko Haram ont tenu à remercier de tout cœur le Maréchal du Tchad, l’Ordre des Médecins du Tchad et aussi les forces de défense et de sécurité. Aussi, demande, Dr Besso Ernest Mahamat, il demande une prise en charge pour leurs soins du fait qu’ils ont mangé et bu de n’importe quelle eau pendant leurs dix mois. « Ce que nous avons subi, je ne souhaite pas voir un autre tchadien subir car c’est tellement dégradant que je ne peux raconter. Ce que nous avons, c’est quelque chose qu’un être humain, créature de Dieu ne doit subir tellement que horrible, humiliant et dégradant », conclu-t-il.