
Depuis des années, à N’Djamena dans les principaux marchés, ce type de vol est pratiqué au grand dame d’usagers. Surnommé« deux doigts» par sa nature discrète, cette forme de vol est pratiquée par des professionnels. Le marché de Dembé, et celui de Diguel en sont les principaux carrefours.
Le vol à «deux doigts» consiste à utiliser l’index et le majeur pour soutirer des objets des poches des individus à leur insu : téléphone portable, billet de banque, portefeuilles…
Habilité, flexibilité, rapidité et discrétion constituent les maîtres d’oeuvre de l’action. Tout se déroule en un clin d’œil que la cible ne se rende compte.
La plupart de ces voleurs très habiles sont âgés entre 10 et 20 ans. Il se font passés pour des transporteurs ou vendeurs des paniers de ménage. Parfois, il arrive de Proposer des articles aux passants avec insistance pour distraire leurs victimes pour enlever ce qu’il y a de plus précieux dans leur poches, sac à main ou porte monnaie.
«Nous sommes vraiment fatigués de ces voleurs, impossible de les distinguer. Ici à Dembé c’est pire, c’est la quatrième fois qu’on me vole mon porte monnaie malgré toutes les précautions que j’ai eu à prendre. » Affirme Nelom, une habituée de ce marché.
Alarmée, une autre femme nous raconte son calvaire.
«Je suis une femme de ménage et j’ai 4 enfants à ma charge. je gagne difficilement ma vie. Ces voleurs sans vergogne on arraché tout mon salaire le 03 Décembre dernier et m’ont coupé le doigt. Je ne l’oublierais jamais cette date de toute ma vie.»
Martin, enseignant dans une école primaire de la place, quant à lui se dit dépasser par le comportement de ses jeunes.
«J’étais sur ma moto au niveau du rond point de Diguel sous le viaduc et mon téléphone était dans ma poche. En une fraction de seconde, un jeune homme me l’arrache puis disparaît dans la foule. Impossible de le rattraper. J’étais juste abasourdi. Cette situation me dépasse. J’avais stocké des documents très important dans ce téléphone mais la malchance m’est tombé dessus ce jour là. »
Ces voleurs œuvrent sous le regard insouciant de la police.
« J’ignore si ces policiers sont complices des voleurs. Les vols se passe sous leurs yeux mais ils ne réagissent pas. Même si tu cris durant toute la journée, personne ne viendra à ton secours. C’est vraiment equeurant. » Affirme Zara une vendeuse de farine au marché de Diguel.
Le vol dans les marchés, ne date pas d’aujourd’hui. Mais, cette pratique prend de l’ampleur. Le gouvernement doit instituer un service à la police pour traquer ces délinquants qui rackettent la population dans les marchés sans être inquiétés.