
La pénurie de gaz butane refait surface à N’Djaména depuis quelques jours plongeant ainsi la plupart des ménages dans un calvaire.
Et rebelote. La ville de N’Djaména vit encore au rythme de la pénurie du gaz domestique. Il est difficile pour le moment de se procurer une bouteille de gaz. Les stations services et autres points de vente de la capitale tournent au régime sec. La demande est forte mais l’offre est réduite. Les consommateurs sont aux abois. Il faut nomadiser les quartiers à la recherche de ce précieux combustible. Certains à pieds déambulent avec des bouteilles vides, d’autres sur des motos ou des véhicules font le même exercice. A un point de vente où l’on en trouve, les nouvelles sont dispatchées via les téléphones portables et comme un essaim d’abeilles, les consommateurs prennent d’assaut le coin. Il faut être assez robuste pour se positionner devant les autres pour espérer acheter une bouteille. C’est toujours de la bousculade à certains endroits où le gaz est stocké. «On vit une situation plus grave. On n’arrive pas à préparer à manger à la maison parce que le gaz manque. Je cherche depuis plusieurs jours. On dit toujours dans les stations qu’il n’y a pas de gaz» se lamente une ménagère devant une station service au quartier Atrone dans le 7ème arrondissement. « On ne sait quoi faire ! Ce n’est pas normal qu’il y ait pénurie alors que le pays produit du gaz butane » regrette un autre consommateur complètement déboussolé après avoir fait le tour des stations et points de vente sans rien trouver. Pendant que le gaz butane est devenu rare, il manque également d’autres sources d’énergie comme le charbon ou le bois de chauffe pour pallier la carence à cause de l’interdiction de produire du charbon ou du bois. Cette pénurie ouvre des brèches aux commerçants de faire de la spéculation sur les prix homologués de la bouteille de gaz. Ainsi les bouteilles de 6 kilogrammes passent de 2000 FCFA à 2500 F voire 3000 FCFA dans certains points de vente. Celles de 12 kilogrammes vendues officiellement à 5000 F s’achètent aujourd’hui à 6000 F ou 7000 FCFA dans certains quartiers de la capitale. « On n’a pas le choix. On est contraint d’acheter à un prix élevé là où l’on trouve parce que nous sommes déjà habitués à préparer avec du gaz butane surtout qu’il manque du bois de chauffe ou du charbon qu’on utilisait par le passé » regrette une cliente qui habite le Gassi mais dit avoir trouvé une bouteille de 6 kilos à 3000 FCFA dans un point de vente à Dembé.
Du côté des distributeurs et autres grossistes, l’on ignore pour l’instant les causes exactes de cette baisse de production du gaz. Mais de nombreuses sources renseignent que la raffinerie de Djermaya est en révision depuis quelques semaines d’où la baisse de production. Certains commerçants rencontrés devant les stations-services rapportent que parfois la raffinerie leur autorise à prendre par semaine une seule citerne ce qui ne permet pas de combler le manque. D’autres grossistes situent que c’est à partir du Nigéria et du Cameroun qu’ils s’approvisionnent depuis quelques jours à travers l’Autorité de régulation du secteur pétrolier aval du Tchad (ARSAT) mais parfois c’est 10 citernes qui sont livrées par semaine. Ce qui ne permet pas toujours de pallier le problème vu la demande qui est croissante à en croire les grossistes.
Les associations pour la défense des droits des consommateurs multiplient des communiqués appelant le gouvernement à trouver une solution urgente à ce problème mais aussi à lever la mesure interdisant la production du charbon et la coupe des bois morts.
Gédéon N. Wala