A quelques jours de la clôture du dépôt des dossiers de candidature à l’élection présidentielle d’avril 2021, les événements qui se succèdent au sein de l’opposition politique tchadienne ne cessent de surprendre.
Il y a quelques jours, Laoukein Kourayo Médard et Saleh Kebzabo ont animé un point de presse au cours duquel, ils ont donné un ultimatum de trois jours francs au gouvernement pour le remboursement des 30% de leurs dépenses engagées dans la campagne de l’élection présidentielle de 2016. Sans quoi, ils ne présenteront pas leurs candidatures à cette élection. Cette déclaration cacherait bien des choses. Des rumeurs selon lesquelles, ces opposants ne disposent pas le montant de la caution exigée pour chaque candidature sont sans fondement. L’UNDR et la CTPD disposent bien des ressources financières pour couvrir aussi bien la campagne que payer la caution. Il faudra retenir que Laoukein Médard serait selon des sources concordantes, le candidat proposé au Maréchal du Tchad au poste de Vice-président de la République. Depuis lors, des tractations et pourparlers entre Médard et les émissaires de Déby vont bon train. D’ailleurs, au cours de la tournée du Maréchal du Tchad au Logone Occidental, une rencontre entre Médard et Déby himself était prévue. L’on n’en sait pas davantage ce que ces deux anciens collaborateurs se seraient dit au cours de cette rencontre.
Jeu politique incompris ?
Si aujourd’hui, Médard se met à l’écart de cette compétition, ce ne serait pas fortuit. Tout porte à croire qu’il a une assurance que les tractations ont porté fruits. Alors, il lui serait de bon alois de faire des économies en acceptant d’être le vice-président sans toutefois arriver à dépenser un seul sou pour la caution et la campagne. Kebzabo qui n’est pas né de la dernière pluie a accepté de se greffer à Médard pour faire cette sortie sachant bien qu’il ne tiendra pas parole. Lui, qui a signé un manifeste dans lequel, il a promis ne pas se présenter candidat à cette élection présidentielle mais qui par la suite est candidat, semble-t-il, sous la pression des militants de l’UNDR qui n’accepteraient pas de voir Kebzabo sur le carreau. Si déjà, Kebzabo n’a pas de respect pour la parole donnée pour ce qui est de l’Alliance Victoire, quelle assurance, Médard a-t-il pour se mettre à côté de celui-ci ? Médard est un poids lourd de l’opposition tout comme Kebzabo. Le gruger et venir à la dernière heure de la clôture du dépôt des dossiers pour candidater permettra à l’UNDR de rafler des voix qu’on aurait accordé à Médard surtout qu’au sein de l’opposition, les candidats à l’élection présidentielle ne font pas de poids. Il se justifierait par le fait qu’il est investi par les militants et c’est à eux que revient la décision de se retirer ou pas. Dans cette comédie politique, ces deux alliés de circonstance pensent être intelligents l’un plus que l’autre. La fin du théâtre n’étant pas pour demain, les jours à venir nous dévoileront d’autres spectacles.
Franck Mbaïdjé Mbaïdigotar