La viande des animaux malades s’invite dans nos platsLa viande des animaux malades s’invite dans nos plats

User icon Par Ibrahim Adam

A part les carcasses des bêtes abattues au sein de l’Abattoir Frigorifique de Farcha ou dans les autres aires d’abattage officielles, l’on ignore la provenance de la viande dans certains marchés de la capitale. La viande de mauvaise qualité inonde nos marchés parce qu’elle échappe aux contrôle des vétérinaires.

Chaque jour dans la capitale, l’on observe des carcasses des moutons, de bœufs  sur des moto, pousse-pousse ou chariot qui  traversant toute la ville dans la poussière, boue pendant la saison pluvieuse et sans le moindre respect d’hygiène puis acheminer vers les abords des artères, les petits et grands marchés de N’Djamena. La question que l’on se pose souvent est de savoir d’où sortent toutes ces carcasses ? « Il y a des gens qui abattent souvent très tôt les animaux à domicile, se débarrasse de tout et nous envoient les carcasses au marché sans le moindre suivi des agents vétérinaires pour savoir si la bête est malade ou non » se lamente Mbailassem un habitant du quartier Moursal dans le 6èmearrondissement. Pour lui les agents municipaux et la police doivent œuvrer pour appréhender ces bandits et les mettre hors d’état de nuire. A cet effet, la police de renseignement généraux (RG), antenne du commissariat de police CSP N°1 dit avoir par le passé démanteler plusieurs réseaux de ce genre notamment dans les points de vente de grillades au 7ème, 9eme et à Farcha-Mara, un quartier du premier arrondissement. « Youssoufou un nigérien de nationalité qu’on a surpris entrain de dépouiller clandestinement une chèvre puis envoyer dans les points de grillades a été arrêté puis libéré après avoir payé une forte amende et promet de ne plus répéter.Il rassure qu’il achètera la viande directement dans un abattoir » nous informe un agent du Commissariat police de Farcha.  Pour les agents de la police, ces vendeurs de viande dans les points de grillades et viande fraiche doivent solliciter la présence d’un agent vétérinaire avant d’avoir la permission d’abattre la bête.Car parfois, il y a les arnaqueurs qui envoient la viande des ânes, chien et autres ou parfois la viande des animaux qui sont morts soit naturellement soit étant malades.

Des mesures pour éradiquer le phénomène

Pour lutter contre l’abattage clandestin des animaux, le ministère de l’élevage a mis sur pied une structure des aires d’abatages a Walia, Ngueli, Diguel, Goudji et Atrone sur la route de Gassi pour épauler l’abattoir frigorifique de Farcha, nous renseigne le secrétaire général  de la Fédération Nationale des Bouchers du Tchad (FNBT), Nguiradjé Laomian. Pour lui, les vétérinaires sont envoyés directement dans les aires d’abattages cités pour une consultation avant de les mettre en pièce. Il ajoute que ce suivi est primordial pour éviter la contamination des maladies comme la tuberculose et le charbon bactérienne entre autres. Le secrétaire général de la FNBT Nguiradjé Laomian lance un appel à tous les Tchadiens de faire très attention et d’acheter la viande qui contient le cachet bleu de l’abattoir ou de payer directement dans les aires d’abattages. C’est avec un grand regret que le président de la Fédération Nationale des Bouchers du Tchad (FNBT) Yaya Abdraman Mahamat constate que les agents de la mairie stationnés au marché central ne contrôlent pas les entrées des carcasses au marché. « Les carcasses des viandes entrent au marché sous le regard des agents municipaux sans toutefois que ces derniers contrôlent la provenance. Et, c’est ce qui nous met dans l’insécurité alimentaire ». Pour le président la FNBT, sous la tutelle du ministère de l’élevage, la FNBT est entrain de mettre sur pied un projet dotant tous les grands marchés de N’Djamena d’un container frigorifique afin de conserver toutes les viandes qui ont le cachet de l’abattoir et dans les aires d’abattages. « Ce projet consiste à lutter davantage contre les abattages clandestins des bêtes », fait savoir le président de la FNBT, Yaya Abdraman Mahamat.