La Télé Tchad, le super-journalisme ou drôles de journalistes ?La Télé Tchad, le super-journalisme ou drôles de journalistes ?

User icon Par Ibrahim Adam

Au Tchad, il est difficile de rassembler au complet une équipe de tournage pour une activité connue d’avance à la Télé Tchad à l’heure indiquée. Et personne n’est en mesure d’expliquer la raison de ce laxisme. Mahamat Zene Chérif, actuel ministre de la Communication, a du pain sur la planche quant à cette inquiétude des Tchadiens de voir leurs cérémonies couvertes.

Le journaliste, c’est d’abord la ponctualité mais malheureusement à la Télé Tchad pour ne pas dire à l’ONAMA, c’est quand les organisateurs d’une activité se pointent qu’on commence par fouiller dans les couloirs des bureaux les reporters accrédités. L’on trouverait certains en train de se livrer aux ragots sous les arbres, d’autres injoignables car ayant fermés sciemment leurs téléphones portables. Et ceux qui se trouvent dans la cour de la Télé Tchad sont ceux qui sont les plus occupés par on ne sait quoi exactement. Et nombre de Tchadiens, surtout les politiques aimant voir leur activité passée à la Télé Tchad sont obligés de faire attendre pendant des fois, deux heures du temps leurs autres confrères, eux aussi, voulant trouver un billet de 5 ou 10 mille pour valider la journée. Une aberration ! Certains journalistes de la Télé Tchad veulent que tout le décor soit planté avant qu’ils ne débarquent en super-journalistes ou super-cameraman se plaçant ainsi au-dessus des officiels qui doivent attendre perdant des heures. Mais pourquoi certaines activités font bouger toute la « maison » au point où même les directeurs, sous-directeurs se déploient sur le terrain des heures avant ? Le « Time is monney » chers aux anglais n’existe au Tchad que pour certaines activités ?

La recherche du gain

Dans chaque domaine, ses problèmes, dit-on souvent. Là aussi, c’est vrai car beaucoup de ceux qui sont dans le métier ne l’ont jamais connu à l’école et refusent aussi de fournir d’effort pour apprendre les principes fondateurs du métier qui accompagnent la profession d’un journaliste de terrain. Pistonnés pour la plupart, cette catégorie de journalistes donne du fil à retorde à leurs collaborateurs car ils se font passer pour des agents de renseignement (ANS) et non journalistes dans le vrai sens du métier. D’autres encore ne couvrent que des cérémonies où le per diem (Ndlr, à N’Djaména, ces « journalistes » appellent per diem communiqué final) est gros et cela, dit-on, en complicité avec les chefs.

Le nouveau ministre de la Communication doit se pencher sur la question afin d’éviter de voir des « charpentiers, des charlatans, des forgerons, des maçons, etc. » pour ne pas torpiller ce beau et noble métier au détriment de la recherche du gain facile.