Le viol des femmes et leurs assassinats ces dernières semaines au Tchad ne laissent personne indifférente. Dans le box des accusés, les hommes de la loi et la négligence dans le traitement des plaintes conjugales d’où le sentiment d’impunité qui fait monter crescendo cette barbarie humaine.
“Dans un pays comme le nôtre où tout le dispositif juridique existe afin de protéger les femmes, nous continuons malheureusement à enregistrer d’une façon vertigineuse des cas de violences sexuelles et meurtrières à l’endroit des femmes, c’est inacceptable“, a réagi vigoureusement la ministre de la Femme et de la Protection de la Petite enfance, Amina Priscille Longoh tôt ce matin sur son compte Facebook. Cette sortie de la ministre, fait suite aux séries des viols et d’assassinats des femmes ces derniers au pays de Toumaï. Comment en est-on arrivé là au point ? Pour la ministre de la Femme et de la Protection de la Petite enfance, tant que la négligence dans le traitement des plaintes conjugales persiste, il y aura toujours ce sentiment d’impunité et les femmes continueront à vivre le drame dans le secret jusqu’à ce que le pire surprenne. C’est d’ailleurs pour cela, qu’elle rappelle que l’Etat, c’est tous les Tchadiens dans leur ensemble et surtout ceux qui refusent d’écouter les plaintes de leurs enfants, nièces pour l’honneur conjugal en les ramenant au foyer. “L’Etat, c’est aussi ce juge qui classe la plainte déposée par la victime sans suite considérant que ce n’est qu’une histoire de couple…“, fustige Amina Proscille Longoh, appelant tout le monde à la protection des femmes qui sont nos filles, nos sœurs, nos mères. Elle demande donc justice pour toutes ces femmes victimes, emportées par la cruauté non seulement masculine mais surtout sociétale. “Pour celles qui continuent à subir dans le secret, je demande que justice soit faite à tous les niveaux, et que chacun joue son rôle à chaque niveau, c’est important“, interpelle la ministre de la Femme et de la Protection de la petite enfance, Amina Priscille Longoh.
Pour la patronne du département de la Femme, chaque âme qui se trouve seule face à un dossier d’une survivante, sache que sa sœur, sa mère pourrait être la prochaine. “Que nous permettions que ces êtres vulnérables appelées sexe faible jouissent de leurs droits parce qu’en 2021, pour les femmes, avoir des droits n’est plus suffisant mais c’est avoir le pouvoir de les exercer qui importe“, souhaite-t-elle. Elle conclut en encourageant la Police nationale qui fait déjà un travail remarquable et en invitant la justice à être impartiale quand il s’agit des femmes victimes, oubliant le poids de la société et celui des préjugés car selon elle, 8 femmes sur 10 préfèrent baisser les bras parce qu’elles pensent que c’est peine perdue pour elles, en recourant à la justice.