Guéra : une vague d’arrestation dans le département d’Abtouyour, suite à un conflit foncierGuéra : une vague d’arrestation dans le département d’Abtouyour, suite à un conflit foncier

User icon Par Ibrahim Adam

Un conflit latent entre les Arabes et les Dangleat prend une nouvelle ampleur.

A Korbo, un village situé à 16 km à la sortie Est de Bitkine, chef-lieu du département d’Abtouyour, province du Guéra, un conflit latent depuis plus de 4 ans oppose les Arabes et les Dangleat (autochtones de la localité).
Tout commence le 23 janvier 2020, alors que le chef de canton de dangleat a pris l’engagement d’interdire les arabes de s’installer dans une localité habitée par les arabes venus occuper un site faisant partie d’un espace cultivable pour la population de Korbo.
La population constate toujours avec amertume que cette communauté continue à y rester à faire de ce site un lieu de pâturages et d’un couloir de transumance pour leur bétail.
C’est dans ce contexte que la population de Korbo s’est rendue à l’évidence, compte tenu de l’approche de la saison de pluie de pouvoir réclamer le site qui était déjà saisi par le chef de canton afin de pouvoir mettre en terre leur semences.
Les arabes ayant appris la réclamation du site des dangleat, sont allés porter plainte contre ces derniers. La brigade a dépêché les éléments de force de l’ordre soldé par l’arrestation de 5 personnes dont : le chef de village de Korbo, 2 chefs de quartier, 1 directeur d’une école et 1 marabout. La brigade réclame en ce moment une amende de 12.000f par personne.
Un habitant de Korbo, contacté au téléphone, explique clairement que le chef de canton serait en complicité avec les arabes. Il continue que la saisie du site a été déjà établie par le chef de canton. C’est le fait que les arabes continuent à rester dans le site qui inquiète la population, et d’autant plus qu’ils continuent à construire des maisons.
”La situation risque d’être tendue dans les jours à venir si les détenus arbitraires ne sont toujours pas libérés. Nous réagissons en plein droit”, réagit un habitant de Korbo

Teyane Bertrand