Grogne sociale : va-t-on vers une nouvelle ?Grogne sociale : va-t-on vers une nouvelle ?

User icon Par Ibrahim Adam

Après une suspension d’une semaine contre les violations des établissements scolaires par les forces de l’ordre, les cours reprennent ce lundi 31 mai dans la province de N’Djaména. Entretemps, la plateforme revendicative menace d’entrer en grève dans les jours qui suivent.

L’année dernière, le gouvernement a promis payer les frais de transport (13ème mois) aux travailleurs du secteur public en fin du mois de novembre 2020. Puis reprogrammé en fin du mois de décembre 2020. Les mois se sont succédés puis rien jusqu’aujourd’hui. Las d’attendre, les agents de l’Etat par le biais de la plateforme revendicative exigent que leurs frais de transports soient payés à la fin du mois de juin 2021. Si rien n’est fait, une grève générale sera déclenchée sur toute l’étendue du territoire national. En plus des frais de transports, les agents de l’Etat demandent le gel des effets financiers. La plateforme exige du Conseil Militaire de Transition et de son gouvernement de Transition, le respect de tous les engagements du précédent gouvernement vis-à-vis des travailleurs notamment l’accord du 20 janvier 2020 entre le gouvernement été les organisations syndicales.

Le baptême de feu du CMT

Installé il ya moins de deux mois, le Conseil Militaire de Transition s’apprête à faire face aux frondes sociales à l’initiative des organisations syndicales qui veulent obtenir gain de cause. La lutte a commencé sous le règne de Déby père sans que certains points de revendication n’aient été pris en considération. Aujourd’hui, les travailleurs ont sorti dans leurs escarcelles,les points qui figurent dans les accords du 20 janvier 2020 et qui tardent à se concrétiser depuis pratiquement deux ans. Pahimi et son équipe auront de la peine à gérer les grèves qui sont en vue. Les examens de fin d’année arrivent à grands pas même si de temps à autre,les cours sont perturbés pour des raisons diverses, le gouvernement de transition a l’obligation de tout mettre en œuvre pour éviter une année blanche. Les revendications des travailleurs sont certes nombreuses, mais Pahimi et son gouvernement doivent prendre en considération ce qui est urgent pour éviter de plonger le pays dans une autre crise sociale qui aura des conséquences fâcheuses. D’ailleurs la plateforme souhaite que le gouvernement règle rapidement le problème de frais de transport et les autres, de manière graduelle comme l’a dit feu Maréchal du Tchad Idriss Déby Itno. C’est à se demander si le CMT et son gouvernement auront les moyens pour décanter cette situation ?Selon les responsables de la plateforme, il faut 10 à 13 milliards FCFA pour éponger le problème, celui des transports.Actuellement, les feux sont encore au vert en ce qui concerne les finances puisque le CMT réussit encore à payer les salaires des fonctionnaires mais reste à savoir s’il a la volonté de décanter la situation des travailleurs qui dure depuis plusieurs années lorsque les 16 mesures ont été prises en 2016 à la suite de la crise qui a frappé le pays. « Le CMT vient de s’installer mais nous lui demandons de résoudre rapidement le problème des travailleurs. C’est une lutte qui a commencé depuis longtemps sous l’ancien régime donc nous n’allons pas laisser tomber. Nous allons voir le bout de tunnel. Sinon notre seule arme pour nous faire entendre c’est la grève », prévient un membre de la plateforme. Et dans la même veine, la Confédération Syndicale du Tchad(CST),demande dans sa charte au gouvernement de transition de payer à terme échu et régulièrement les salaires des travailleurs, l’apurement de quelques arriérés de salaires et subventions en souffrance au Trésor public.