
Plus de deux décennies déjà que le gouvernement et ses partenaires du système éducatif déclarent que l’école est gratuite pour tous les élèves mais dans les faits, la réalité est toute autre.
Pour l’année scolaire 2006-2007, le gouvernement a institué à titre transitoire dans les établissements scolaires publics les frais suivantsː Ecole primaire dans les zones rurales, la contribution est de 500 francs CFA, en ville elle est de 1000 francs CFA. Le taux au secondaire est fixé à 1.250 francs CFA. Quant à l’enseignement technique et professionnel, il est de 2500 FCFA. Ces frais sont fixés ainsi pour permettre la confection des carnets de notes, les livrets, l’acquisition de consommables, entretien des manuels scolaires, bref pour le bon fonctionnement des établissements scolaires. Malheureusement, sur le terrain, l’on assiste à une augmentation des taux d’inscription qui varient d’une école à une autre. Ici à N’Djamena, les inscriptions se font à 6000 FCFA dans certains établissements publics pour les anciens élèves et 10 000 FCFA pour les nouveaux. Un taux qui ne permet pas aux chefs de ménages moyens à inscrire deux à trois enfants à la fois à cause d’autres charges supplémentaires liées à la rentrée scolaire. Comme argument, les chefs d’établissements et l’Association des parents d’élèves (APE) avancent que c’est parce que le gouvernement ne met pas de moyens adéquats pour pallier aux problèmes qu’ils rencontrent notamment l’achat des consommables et l’entretien des tables bancs et le payement des enseignants vacataires. Pour l’inspecteur pédagogique Abdoulaye Hassan, il dit ne pas comprendre malgré les moyens déployés par les autorités dans ce secteur mais les choses n’avancent pas bien. Et pourtant, l’éducation est un droit fondamental garantit à tous, a-t-il conclu.
Le cas des établissements d’enseignement privés
Bien qu’ils jouent un rôle non négligeable en contribuant significativement dans l’amélioration du système éducatif, mais leur cas est plus grave. Il y a des écoles où leurs taux d’inscription tournent autour de 200.000 FCFA. Pour des problèmes que traversent les écoles publiques, certains parents qui veulent que leurs progénitures soient dans les établissements d’enseignement privés se heurtent à ces difficultés financières. Et pourtant, bon nombre de ces écoles ne répondent pas aux critères. A chaque rentrée scolaire, ils font de tapages médiatiques et autres publicités pour attirer les parents. Or, dans la pratique, certains n’ont pas de salle d’informatique, de bibliothèque, ni d’infirmerie scolaire, ni de terrain de sport… L’inspecteur pédagogique Abdoulaye Hassan s’indigne. « Je ne comprends pas pourquoi ces écoles sont si chères mais ils ne répondent pas tous aux normes. Je crois qu’il est temps que le gouvernement soit un peu regardant de ce côté aussi sinon j’assimile cela a de l’escroquerie » lâche-t-il.
Jérôme un père de famille de trois enfants et fonctionnaire de l’Etat confie qu’il est obligé d’inscrire ses enfants au lycée de Gassi cette année. Parce que, explique-t-il, l’établissement privé où ses enfants fréquentaient par le passé a ajouté encore quarante mille supplémentaires sur les frais de chaque élève.