Le gouvernement de transition de Pahimi Padacké Albert s’est mis en place. Mais l’on déplore toujours le fait que la culture de la déclaration des biens des ministres n’est pas de mise. En 2010, l’on se rappelle encore de la demande faite aux ministres en poste de déclarer leurs biens mais cela n’a jamais été pris en compte.
Il y a quelques semaines, le Premier ministre de transition, Pahimi Padacké Albert a porté toute équipe au pinacle devant les élus du peuple, où il a présenté et défendu le programme politique du gouvernement de transition. Cependant, on sait que le Président du Conseil militaire de transition a déjà présenté sa feuille de route le 20 avril dernier, dès l’annonce du décès du Maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno. Ce qui veut inéluctablement dire que le Premier ministre avec son gouvernement de transition sont, en réalité les « ouvriers de la République », sur qui toute la nation compte pour la finalisation parfaite de la transition vers des élections libres, crédibles et transparente, gage du développement.
Cependant, comme ce qui se passe par le passé, les programmes politiques d’un gouvernement de transition au Tchad ne sont pas réalistes et les ministres chargés de mettre en exécution ce programme à l’échelle institutionnelle ne sont jamais soumis à un résultat de travail, puisqu’ils ne sont jamais évalués à court, moyen et long termes. Autrement dit, l’obligation des résultats recommandée par le Président du Conseil militaire de transition ne tiendra pas debout.
Bien que les attributions des départements ministériels de transition soient contenues dans les textes portant structure générale du gouvernement de transition, les répondants de ces recommandations se déclinent rarement en plans d’actions dans ces départements ministériels. Et à chaque fois qu’un Premier ministre de transition prépare son discours (c’est d’ailleurs le cas avec les discours des Présidents de transition), les ministres sont sommés de faire parvenir urgemment leurs activités programmées au cabinet de la Primature de transition, afin de préparer le discours de circonstance. Alors, quelques agents sont réquisitionnés prestement à tour de bras, afin de bien concocter la mouture de chaque département ministériel. Le plus souvent, certaines activités, certaines visions sont inventées de toutes pièces, afin de ressembler aux anciennes donnes, tels les transitions de 1975 après le coup d’Etat contre Tombalbaye, de 1979 du coup d’Etat contre Goukouni, de 1990, du coup d’Etat contre Hissein Habré et celle de 18 mois en cours, après le décès de Déby…ces données sont inclues sans (certainement) jeter un coup d’œil sur les textes, portant structure générale de chaque gouvernement de transition afin de les comparer et de les rendre plus crédibles et réalistes. Ainsi, il sera prêt à se sacrifier et à gérer les ressources mises à dispositions. Le gouvernement de transition de Pahimi Padacké Albert s’est mis en place. Mais l’on déplore toujours le fait que la culture de la déclaration des biens des ministres n’est pas de mise. En 2010, l’on se rappelle encore de la demande faite aux ministres en poste de déclarer leurs biens mais cela n’a jamais été pris en compte. Par ailleurs, avant la passation de service, le secrétaire général du gouvernement devrait faire l’inventaire de tous les biens et moyens roulants de chaque département, avec un huissier avant qu’un nouveau ministre ne prenne les rennes de son département. En l’absence de cette méthode orthodoxe, certains ministres qui penseraient qu’il y aura des troubles pendant cette transition, vont profiter pour vider tous leur département obligeant le trésor public à rééquiper le même département. Quel gâchis !