Gabon: l’inflation provoque une hausse des prix de produits pourtant subventionnésGabon: l’inflation provoque une hausse des prix de produits pourtant subventionnés

User icon Par Ahmat Moussa Adoum

Au Gabon, la guerre en Ukraine va générer d’importantes recettes pétrolières, environ 300 milliards de francs CFA, selon le projet de loi de finances rectificatif adopté la semaine dernière par le Gouvernement. Cet argent est en priorité investi dans la subvention des produits pétroliers, du blé et les produits de première nécessité. Malgré ces subventions massives, la vie devient de plus en plus chère dans la capitale gabonaise.

Au marché de Nzeng-Ayong dans le VIe arrondissement, les étals sont bien achalandés, mais la déprime est perceptible sur les visages.

« Toutes les marchandises sont chères »
Marina vend des fruits et légumes importés du Cameroun : « Toutes les marchandises sont chères, avant on trouvait les caisses de tomates à 15 000, 20 000, 25 000 francs CFA. En ce moment, la caisse de tomates, par exemple, est à 50 000. Le sac de choux qu’on achetait à 35 000, aujourd’hui, c’est 50 000 également. En tout cas, il y a eu la flambée des prix de tout. »

À Libreville, les commerçants libanais et chinois sont les grands distributeurs de volailles, viandes et poissons surgelés importés d’Europe et d’Amérique latine. Pour les vendeurs au détail, ce sont ces grossistes qui sont à l’origine de la vie chère : « Chez les Libanais c’est trop, parce que là-bas les choses coûtent vraiment cher. Le poulet a déjà monté comme le poisson. Les prix ne font qu’augmenter, nous on souffre. L’huile est passée de 950 à 1 500, on a mal à la tête, les Gabonais souffrent chaque jour un peu plus. »

Cette femme et ce retraité ont les yeux qui tournent sur les rayons du marché : « Tu t’imagines, on vient au marché, même avec 5 000 on n’arrive pas à manger, on n’arrive plus à manger. » « Je suis retraité et pour nous ça devient vraiment dur, c’est difficile de tenir. »

Explosion sociale
Dans une récente interview, Alain Claude Bilie By Nzé, porte-parole du Gouvernement, a affirmé que si l’État n’avait pas subventionné à coup de milliards de francs CFA plusieurs produits de première nécessité, le pays aurait connu une explosion sociale

Source : RFI Afrique