Fabrication de cachets administratifs ou civils, un gagne-pain pour les chômeursFabrication de cachets administratifs ou civils, un gagne-pain pour les chômeurs

User icon Par Ibrahim Adam

La fabrication des cachets devient l’apanage des jeunes, étudiants, des diplômés sans emploi et autres déscolarisés ou en quête d’emploi. Ils mettent à profit, leurs techniques et leur savoir-faire en la matière pour se tirer d’affaire.

Dans les marchés et les différents quartiers de la capitale, ils sont présents. Les cachets qui, autrefois sont exclusivement fabriqués par les imprimeries et ou par des établissements des arts légaux et officiellement reconnus par les autorités administratives sont de nos jours, faciles à fabriquer. Des nouveaux prestataires, pour la plupart des jeunes déscolarisés, des étudiants, des diplômés sans emploi et autre se livrent depuis quelques années à cette nouvelle forme de prestation de service.

Du grand marché de la ville de N’Djaména à la faculté de médecine, en passant par l’espace vert, situé entre le ministère des affaires étrangères et la Banque de transfusion de sang, des jeunes garçons, d’âges entre 25 ans et 30 ans assis devant des tables sur lesquelles sont étalés divers formats de cachets reçoivent tour à tour les clients. Aussi bien réservés et attentifs, ils manient tout doucement les doigts à la fabrication des cachets. A l’aide des compas et des rasoirs aux bouts pointus, coupés techniquement, ces jeunes découpent les matières en caoutchoucs collées sur des contreplaqués, afin de procéder à la technique de découpage par lettre. Pour ces jeunes que nous avons rencontrés, il n’y a eu aucune formation théorique au préalable pour leur permettre d’aboutir à ce stade. Beaucoup disent être formés dans le tas et avoir choisi ce métier par ambition, pour supporter leurs foyers et subvenir à certains besoins sociaux.

Qui sont les bénéficiaires de ce service?

D’après ces jeunes, ils sont justes au service des personnes qui, par écart de moyen financier, ne peuvent se procurer des cachets des imprimeries. Pour Madjitoloum Sosthène, étudiant de son état, cette offre est beaucoup plus à l’endroit des commerçants grossistes, les chefs des établissements d’enseignement, les tenanciers des dépôts des boissons, des quincailleries et les cachets nominaux. « En cas d’une demande à caractère administratif, j’exige des documents légaux et les cartes professionnelles avant de me mettre au service pour éviter de tomber dans le faux », justifie Madjitoloum Sosthène. Par ailleurs, M. Balbo Tolnadji, père deux enfants déclare que c’est après plusieurs échecs au baccalauréat qu’il a décidé d’embrasser cette carrière après avoir travaillé longtemps avec son grand frère dans un atelier d’art et peinture à Moursal dans le 6ème arrondissement.

C’est pour être autonome, vis-à-vis de mes parents que j’ai décidé de venir m’installer ici au marché, a-t-il ajouté. «J’use de toute ma vigilance quand je reçois des demandes. Il arrive de fois, où nous sommes confrontés à des pièges. Des personnes viennent sans document administratifs et proposent de doubler ou tripler les prix, brusquement nous nous trouvons devant des dilemmes puis le piège est tendu», lance M. Balbo Tolnadji. Ces jeunes opèrent selon eux sans autorisation de fonctionnement et ne sont pas organisés en groupement ou association. La tarification est effectuée par lettre, au prix de 100 Fcfa et discutable si la demande est plus.

Vangtou Giscard