Existe-t-il encore un brin d’amour de la patrie dans les cœurs des tchadiens ?Existe-t-il encore un brin d’amour de la patrie dans les cœurs des tchadiens ?

User icon Par Ahmat Moussa Adoum

La justice et l’égalité sont les piliers sur lesquels on doit s’appuyer pour bâtir le fondement d’une nation. Cette transition qui est dans sa deuxième phase devrait être une occasion en or pour avoir suscité beaucoup d’espoir en vue de la refondation du Tchad. Malheureusement, les incuries politiques constatées ici et là, plongent les tchadiens dans l’incertitude.

La population souffre. Sous plus de 40° degré à l’ombre, elle n’a pas accès à l’électricité ni à l’eau potable juste dans certains coins de la capitale et dans les provinces, c’est tout simplement scandaleux. Il n’y a aucun commentaire à faire sur l’éducation et la santé tellement c’est catastrophique.

A cela s’ajoute la mauvaise distribution des ressources nationales et les avantages sociaux qui créent les frustrations et finissent par avoir un impact négatif sur la cohésion sociale qui s’effrite chaque jour par les agissements de ceux qui nous gouvernent et cela à différents niveaux, tellement les responsabilités sont partagées. Comment serait-il possible d’aimer son semblable quand on sait qu’il occupe une fonction non pas parce qu’il mérite mais à cause de son appartenance ethnique ou communautaire, ce sont les injustices sociales qui fragilisent l’espoir de bâtir ensemble un Tchad que tous les tchadiens rêvent.

De ce qu’il précède, il est triste de voir certains parmi ceux-là qui ont mis le pays dans le chaos, faire des déclarations relevant d’une félonie maladive, en contradiction flagrante avec la réalité, comme si tout allait bien. Pendant ce temps, il y a des jeunes sur lesquels l’État a investi dans leur formation et qui sont privés de la chance de travailler afin de servir leur pays.

Il faut à un moment de sa vie, entendre la voix de son âme et de sa conscience et penser à servir son pays et son peuple et non se servir et servir les siens oubliant que le temps n’est pas figé et que rien n’est éternel.

Quoi qu’on dise par rapport à la gouvernance en Afrique, la confiscation du pouvoir fait partie des maladie chez certains africains. La voie vicinale pour la refondation du Tchad passe par la restructuration de l’armée nationale tchadien, la refonte du système éducatif, l’amélioration de la gouvernance dans toute sa dimension et le changement de mentalités du Tchadien. Les tchadiens qui ont profité longtemps de cette gabegie doivent s’accommoder avec les véritables exigences d’une nation qui se veut stable et respectable.

Il revient donc aux futurs dirigeants de régler ces questions afin de rétablir la justice et l’égalité entre les tchadiens pour donner de l’espoir à ce peuple meurtri depuis des décennies.

Ahmat Adoum Moussa