

Depuis 2003, le phénomène d’enlèvement des personnes contre rançon a commencé dans le grand Mayo-Kebbi avec les prises d’otages des enfants bouviers avant de s’étendre sur les enfants des pères possédant des têtes bœufs. Mais après plusieurs années d’exercice, les ravisseurs ont changé de tactiques en enlevant les femmes et les hommes pour leur sale besogne. Le nouveau ministre de la Sécurité publique a du pain sur la planche en ce qui concerne cette question.
C’est une pratique qui a fait plusieurs morts d’hommes depuis plus de 15 ans et perdure encore. Et le dernier cas, date de la nuit du 6 au 7 juillet 2020, vers 1h du matin, où les personnes non identifiées ont enlevé trois personnes dans le village pouchen-boloro, dans la sous-préfecture de Léré, province du Mayo-Kebbi Ouest. Ces individus ont, dans un premier temps, enlevé Moussa Brahim, après l’avoir ligoté, puis ensuite Halim Yaoua puis ainsi Idrissa Adoum.
Parmi les victimes, il y a une personne malade suite d’un accident de circulation. Malgré son état de santé inquiétant, ces ravisseurs non identifiés l’ont enlevé. Ce village où sont enlevées les victimes est à 7 kilomètres de la frontière du Cameroun. Il faut relever qu’après ce forfait, les forces de l’ordre ont été saisies immédiatement mais elles ne sont arrivées qu’à 5h du matin trouvant toute la population sortie pour la circonstance surtout les jeunes mais il se trouve que ces malfrats ont traversé vers le Cameroun laissant derrière eux un numéro de contact téléphonique du Cameroun.
Ce cas d’enlèvement contre rançon n’est pas le premier du genre. En l’espace d’une année, onze cas d’enlèvements ont été enregistrés dans les deux Mayo-Kebbi. Lors de ces enlèvements, plus de trente personnes ont été prises en otages à Gamba dans le canton Tikem, Mabachakré dans le canton Torrock, Bindernairi et lattah dans le canton de Lagon, Toukour et Zahvou dans le Canton Lamé. Ce problème d’enlèvement contre rançon, on n’en parlera jamais assez.
Le nouveau ministre en charge de la sécurité a du pain sur la planche afin d’éradiquer ce phénomène qui est devenue une épidémie au Tchad en général et dan les deux Mayo-Kebbi en particulier. Si les autorités administratives, politiques et militaires des deux Mayo-Kebbi sont jusqu’aujourd’hui incapables de maitriser cette situation, la population de cette zone estime pour sa part que le dernier recours reste le gouvernement avec à sa tête, Le Maréchal du Tchad, Idriss Déby Itno. Faut-il le rappeler, la prise d’otage ou enlèvement des personnes contre rançon est considéré comme un acte de terrorisme que l’Etat doit punir les auteurs conformément à la loi. Car, non seulement les ravisseurs enlèvent des personnes mais ils les infligent des traitements inhumains, humiliants cruels et dégradants. Ce qui est contraire à la Constitution du Tchad qui dispose en son article 18 que « nul ne peut être soumis ni à des sévices ou traitements dégradants et humiliant ni à la torture ».
Et l’acte qui vient de se passer sur les trois éleveurs, est attentatoire au regard des libertés publiques. Il est donc demandé au gouvernement d’assurer son devoir régalien de protection de citoyen au Tchad en général et ceux des deux Mayo-Kebbi en particulier dont les habitantes ne savent où aller depuis plus d’une décennie à cause de cette pratique.
Pour assurer la sécurité des personnes et des biens sur toute l’étendue du territoire, l’Etat est obligé d’utiliser tous moyens pour poursuivre les délinquants jusqu’à leur dernier retranchement. Le nouveau ministre de la Sécurité est appelé à collaborer avec son collègue du Cameroun en vue d’éradiquer ce phénomène dans les deux Mayo-Kebbi.