Ebidami, un humoriste en vogueEbidami, un humoriste en vogue

User icon Par Ibrahim Adam

Le jeune Ahmat Ebidami est informaticien de formation. Fort de ses expériences en informatique, Ebidami est devenu l’artiste tchadien le plus suivi sur les réseaux sociaux grâce à ses réalisations, notamment, des courtes vidéos d’humour et de parodie musicale. Ses dernières vidéos sont celles du professeur Goukouni. Et elles font tabac.

Petit de taille, pondéré et qui se cache derrière une timidité trompeuse mais déborde d’une amabilité contagieuse, Ahmat Ebidami, n’a pas encore fait une apparition publique sur scène, mais, il est déjà très connu des Tchadiens, du moins sur les réseaux sociaux. L’humour, il l’a dans le sang. Alors qu’il était encore à l’université, il a commencé à imiter certaines personnes notamment, ses enseignants, leur manière de parler, de donner cours. Une histoire de faire rire ses camarades étudiants. Mais il est loin d’imaginer que ce qui est pour lui, juste, un hobby, puisse le rattraper et de faire de lui une VIP de l’humour.

Il en prend la véritable mesure lorsque ses promotionnaires lui avaient demandé à la fin de leur formation, de faire un petit sketch à l’occasion de la remise de leurs diplômes.
Une petite présentation humoristique lors de cette cérémonie qui a été appréciée par l’ensemble de l’assistance ce jour. Et Ebidami en prend goût. Aidé par sa formation initiale d’informaticien et avec le développement d’Internet au Tchad, Ebidami, saisit l’opportunité et étale son savoir-faire et son talent humoristiques. Sur les réseaux sociaux, notamment sur Facebook, ses vidéos deviennent virales. Sur YouTube, les Internautes s’en délectent. Une star est née.

« Mes vidéos recueillent beaucoup des vues et des like, certaines jusqu’à un million des vues sans oublier les partages sur Facebook et des commentaires », confie le jeune humoriste, qui estime qu’il n’avait pas fait de l’humour une fixation : « qu’à la base, ce n’est pas un choix. J’ai découvert cette capacité en moi de faire rire les gens et je me suis dit, tiens, il faut entrer dedans », répond le jeune artiste, avec un humour décapant.
Faire de l’art, surtout de l’humour un métier au Tchad, est souvent mal vu par les proches. Même si Ahmat ne souffre pas de cette situation, il estime, tout de même, que le choix de chacun ne doit pas faire l’objet de contestation des parents. Mais, d’une part, dit-il, pour être artiste et ne pas subir le poids de la société, il faut être financièrement indépendant. Pour cela, conseille-t-il, si l’artiste a d’autres compétences, il peut les mettre en pratique. Lui, qui est informaticien de formation, travaille dans une entreprise de la place comme traducteur. Ebidami est un polyglotte. Il parle, parfaitement, l’arabe, le français et l’anglais. Les langues de l’humour, en somme.

Ebidami se projette pour 2019. « Jusqu’ici, je n’ai fait que des vidéos d’humour sur Internet. Je voudrais pour 2019, monter sur scène en organisant un spectacle. J’ai aussi un projet d’un film court métrage que j’entends aussi réaliser ». L’artiste doit selon Ebidami, malgré la pression et les critiques, faire son métier, du moins mettre son talent à la disposition de la société. Peut-il passer un message aux artistes Tchadiens ? Ebidami reste humble et dit qu’il est trop jeune pour conseiller ses aînés. Toutefois, il appelle les jeunes artistes, humoristes et autres, de dévoiler leur talent, de profiter des réseaux sociaux pour passer leurs messages. Lui, pense et soutient que le pays vivrait mieux en se tournant vers la culture, surtout l’humour. N’a-t-on pas dit que rire est la santé ?

Ahmat Ebidami est né en 1988. Il a fait ses études supérieures en informatique à l’Université Roi Fayçal de N’Djaména d’où il est nanti d’une maîtrise.

ADH