
La Directrice exécutive de l’Association tchadienne pour le bien-être familial (ASTBEF), lors de cet entretien, fait l’état des lieux sur la santé de reproduction au Tchad où les pesanteurs socioculturelles constituent un handicap à l’épanouissement de la femme.
Madame la Directrice exécutive de l’ASTBEF, quel est l’état des lieux de la santé de reproduction au Tchad ?
La santé de reproduction (SR) au Tchad présente encore de nombreux défis notamment au niveau des lois : la loi 006/SR attend encore les décrets d’application pour la pratique sans risque de la santé de reproduction. Au niveau des décès maternels, nous sommes loin de la moyenne requise car on dénombre 860 décès maternel pour 100 000 naissances. Le taux d’utilisation des méthodes contraceptives est de seulement 5%.
Avec les engagements de nombreux partenaires qui appui le gouvernement comme UNFPA, DFID, AFD, Expertise France nous espérons atteindre les objectifs.
Au Tchad, beaucoup pensent encore que la femme est une créature qui ne doit que faire des enfants sinon pour garder la maison. Que fait l’ASTBEF pour changer cette vision des choses ?
Nous sensibilisons les populations sur les bienfaits de la planification familiale. En effet, elle permet de réduire les décès maternels. Elle permet l’épanouissement de la famille et l’autonomisation des femmes et jeunes filles.
Les Tchadiens ont-ils compris les avantages liés à l’espacement de naissance ? Et les problèmes rencontrés pendant le travail de sensibilisation…
A travers nos sensibilisations et la mise à disposition des contraceptifs, nous avons pu faire adhérer de nombreux Tchadiens aux avantages de l’espacement de naissance. Mais certains sont encore réticents et nous ne croisons pas les bras. Nous continuons à travailler auprès des leaders d’opinions, religieux et traditionnels qui sont beaucoup écouter par la population.
Les pesanteurs socioculturelles pèsent fortement encore sur la population tchadienne. Aussi, un comportement pro nataliste des hommes marqué par le refus à leurs femmes l’usage de contraceptifs. Tout ceci constitue un handicap dans l’atteinte des objectifs que nous sommes assignés à court terme. Mais nous travaillons là-dessus.
Propos recueillis par S.N