
Le quartier Kabalaye fait partie des quartiers qui hebergent des travailleurs de sexe à N’Djamena, la capitale. Connu du grand public à travers les ambiances et les désordres qui y règnent notamment : alcool, prostitution, agressions, vol, … toutes les pagailles s’opèrent dans ce quartier cosmopolite à l’apparence silencieux mais difficilement maitrisable par les forces de l’ordre.
La prostitution est à vendre à vil prix dans ce petit endroit de la plus grande ville du Tchad, Kabalaye. Pour vérifier ce qui se raconte en ville, nous avons décidé de faire un tour dans ce quartier en nous camouflant aux vrais visiteurs de cette zone.
Il était 20h 30, nous sommes en plein milieu de Kabalaye. L’ambiance est de taille. Les bars dancing bordant les abords des grandes rues sont alimentés. Tout le quartier est dans l’ambiance sonore des musiques qui tonnent des ces différents bars.
Des conducteurs des engins de toutes les catégories font le va-et-vient en empruntant les ruelles exigues à la recherche des femmes de leur choix. Au milieu de cet imbroglio, nous avons décidé d’avancer légèrement vers une autre ruelle qui se trouve derrière le Stade Idriss Mahamat Ouya.
Tout d’un coup, apparait en face de nous, un groupe des femmes bien maquillées en quête des clients. Certaines sont debout à l’entrée de la rue et d’autres assises sur des chaises à distance raisonnable. Se faufilent entre nous des personnes de toutes les catégories d’âges mais bien masquées de peur d’être identifiées. L’attroupement laisse croire à la première vue l’ambiance d’une fête ou d’une cérémonie quelconque.
En s’éloignant légèrement du premier groupe des femmes à quelques mètres, nous découvrons la vraie face de ce quartier. Une réalité difficile à croire pour quelqu’un qui s’introduit pour sa première fois dans un endroit pareil.
Plusieurs femmes bien maquillées et parfumées nous ont approché. Chacune tente de nous convaincre en exhibant ses grâces. Tel un brouhaha, on écoutait ces appels en arabe local : « Habibi nantik bé wara wo gidam » « tal hiné » qui signifie « mon chéri je te donne par arrière et par devant », « Viens par là ».
«Chez moi, le coup est à 2 000FCA, et le reste on peut négocier en fonction du temps et du lieu », explique une jeune femme, tels des objets aux enchères. Ces femmes louent des chambres à quelques mètres de là où elles font leur « commerce ».
Selon les informations que l’une d’entre elles, nous a livré, la seule envie de ces femmes est de se faire d’argent et elles sont capables de passer le rapport sexuel avec une dizaine de personnes par jour.
Dans ce bordel caractérisé, le quartier Kabalaye sert d’endroit pour la consommation des drogues comme le cannabis par des mineurs d’à peine 12 ans sans être inquiétés. Ce quartier à l’allure où vont les choses ne paraitra t-il pas comme l’un des endroits les plus dangereux de la capitale ?