
Courant novembre 2018 (Ndlr 6 au 9 novembre), dans les localités de Mogo, Wayamta, Ali Wandjam, Maїlo, Moursei, Koud-Nap et Beunder, sous-préfecture de Mogo, des vergers et des champs ont été dévastés par des éléphants, une espèce protégée. A la suite des sorties de ces pachydermes, des dégâts graves ont été causés aux populations de ces localités citées, car des arbres fruitiers ont été déracinés, des centaines de champs cultivés ont été dévastés, ainsi que des atteintes corporelles, voire des pertes en vie humaines ont été enregistrées sur les producteurs qui se trouvaient sur le passage de ces animaux. « Une femme portant une grossesse de 9 mois a été écrasée par ces éléphants après avoir vainement tenté de se sauver », informe Me Frédéric Nanadjingué qui a saisi la justice. Les constats faits sur le terrain par les différentes autorités de ces différentes localités ont témoigné la gravité des dégâts causés par ces animaux. « Malgré qu’ils ont été saisis, les responsables du ministère sont restés indifférents avec un silence assourdissant depuis plus de deux ans. Alors que les victimes de ces espèces protégées vivent dans une précarité vue les préjudices subies », indique l’avocat. « Il sied de signaler que les pièces jointes au dossier témoignent de la gravité des préjudices subis dont les dégâts matériels, biens détruits, se chiffrent à des centaines de millions », révèle Me Frédéric Nanadjingué. D’après lui, pour tenter d’obtenir réparation, par une correspondance en date du 18 décembre 2019, les victimes ont saisies le ministère de tutelle aux fins d’un règlement à l’amiable. « Une deuxième correspondance en date du 28 janvier 2020 relative à une offre transactionnelle au paiement des dommages-intérêts a encore été envoyée au ministère mais ces correspondances sont restées sans suite. Etant donné qu’il n’y a pas conciliation, c’est dans cette optique nous avons saisi la justice pour que les victimes entrent dans leurs droits », informe Me Frédéric Nanadjingué. Contacté, le ministre de l’environnement n’a pas voulu se prononcer sur le sujet. Alors que courant novembre 2020, interpellé par les députés sur le sujet, le ministre a indiqué qu’une indemnisation est en cours mais jusque-là, rien ne filtre.
Sabre Na-ideyam